La tisane, initialement obtenue à partir d'une matière première présentée en vrac et convenablement divisée (c'est-à-dire réduite en fragments), peut aussi être présentée en sachets-doses. Dans les deux cas, la préparation est réalisée au moment de l'emploi. Il existe également des préparations instantanées pour tisane : poudres ou granulés, ces formes permettent la préparation extemporanée d'une solution buvable.

La tradition et les pharmacopées ont "codifié" des modes assez précis de préparation des tisanes. Les recommandations courantes précisent les quantités à utiliser et le choix du procédé. N'étant pas étayés par des études analytiques précises, ces modes de préparation restent purement empiriques. Ainsi, pour une tisane, les quantités de plantes sèches utilisées varient, selon la plante, entre 5 g et 20 g pour 1 litre d'eau (2).

Trois procédés permettent d'obtenir la tisane : l'infusion, la macération et la décoction.

Infusion
L'infusion consiste à verser sur la plante de l'eau potable bouillante. Après un temps déterminé, le mélange est filtré (la préparation du thé correspond à la réalisation d'une infusion). L'infusion est un procédé qui convient aux "drogues végétales" (a) fragiles ou riches en "huiles essentielles" (b).

Décoction
Dans le cas de la décoction, l'eau est portée à ébullition, puis on y ajoute la plante ; l'ébullition est poursuivie pendant un temps déterminé avant de procéder à la filtration. La décoction est généralement réservée aux drogues végétales plus denses telles que les racines, les rhizomes, les écorces.

Macération
La macération est un processus qui se déroule à froid : la plante est mélangée à l'eau. Le mélange est périodiquement agité et, finalement, filtré.
La durée de contact est à préciser au cas par cas ; elle est souvent dépendante de la nature et de la texture de l'organe végétal (fleur, racine, etc.). Comprise entre 5 et 15 minutes pour une infusion, de l'ordre de 15 à 30 minutes pour une décoction, elle peut atteindre 4 heures pour une macération (avec tous les risques bactériologiques que cela peut comporter).
Les plantes utilisées doivent satisfaire aux monographies appropriées individuelles de la Pharmacopée européenne. Exemptes de contaminants divers, les plantes doivent avoir été produites, séchées et stockées dans des conditions propres à garantir leur qualité. Elles satisfont aux exigences de la Pharmacopée en matière de résidus de pesticides, et, le cas échéant, des teneurs limites en métaux lourds peuvent être exigées. Les falsifications éventuelles sont recherchées par des contrôles appropriés.

©La revue Prescrire 1er juillet 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 527.
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Notes
a- Le mot "drogue" est pris ici dans son sens premier de "produit séché", de "matière première des médicaments officinaux et magistraux". Il est dépourvu de la connotation "addictogène" que lui attribue, aujourd'hui, le sens courant.
b- Une huile essentielle est un produit obtenu à partir d'une matière première végétale, soit par entraînement à la vapeur, soit par des procédés mécaniques (dans le seul cas de l'épicarpe des Citrus). Autrement dit, c'est l'ensemble des produits volatils contenus dans le matériel végétal.
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Références
1- "Plantes pour tisanes (Plantae ad ptisanam)". In : "Pharmacopée européenne" 5e éd., Éditions du Conseil de l'Europe, Strasbourg, 2005 : 613.
2- "Tisanes (Ptisanae)". In : "Pharmacopée française" 10e éd., Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, Saint-Denis 2000.