Les papillomavirus
sont très répandus dans la population générale et
dans le monde entier. Plus de 100 génotypes de papillomavirus humains (HPV)
ont été caractérisés. Ils diffèrent par leur
tissu cible et leur pouvoir cancérogène. Les
infections par un papillomavirus humain se manifestent surtout par des excroissances
cutanées ou anogénitales : verrues, papillomes, condylomes. Les
génotypes associés aux infections cutanées sont différents
de ceux associés aux infections anogénitales. Les génotypes
HPV-16 et HPV-18 sont souvent associés aux dysplasies du col de l'utérus
de haut grade. Selon les
populations étudiées, la fréquence des infections est très
variable. Un HPV, le plus souvent HPV-16, est mis en évidence au niveau
du col de l'utérus dans 1,5 % à 44 % des prélèvements.
Aux États-Unis d'Amérique dans les années 1990, 25 %
des femmes de 20 ans à 29 ans avaient une sérologie positive à
HPV-16. Les papillomavirus
sont très résistants dans l'environnement (objets contaminés,
linges souillés, sols, etc.). Les infections cutanées s'effectuent
par contact direct ou indirect. La transmission des infections anogénitales
est surtout sexuelle. La
majorité des infections liées aux papillomavirus sont asymptomatiques,
latentes ou transitoires. Différents facteurs, surtout l'immunodépression,
favorisent la persistance et la gravité de ces infections, dont la transformation
maligne des lésions. Au
niveau anogénital, des cancers, par transformation maligne de lésions
épithéliales, sont causés par certains génotypes de
HPV à potentiel cancérogène élevé (surtout
HPV-16 et HPV-18). Ces transformations sont rares et liées à des
cofacteurs, parmi lesquelles l'immunodépression qui favorise la persistance
de l'infection et une forte charge virale au niveau de la lésion. Cependant,
l'évolution vers une transformation maligne des lésions en cas d'infection
par un HPV est rare. Une minorité des infections persistent plusieurs années.
Seulement environ 10 % des lésions de bas grade évoluent vers un
grade plus élevé, et environ 5 % des lésions de haut grade
évoluent vers un cancer invasif. D'autres
cancers anogénitaux : cancer anal, cancer de la vulve, du vagin ou du pénis,
paraissent liés aux papillomavirus. Le génotype HPV-16 est le plus
souvent impliqué. Les
cancers cutanés dus à un papillomavirus humain sont rares. Certains
cancers des voies aérodigestives semblent liés à ces virus. Le
vaccin papillomavirus contre 4 génotypes (6,11,16,18) diminue fortement
pendant au moins 4 à 5 ans, l'incidence des infections par HPV-6, 11, 16
et 18, chez les adolescentes non infectées par ces génotypes. L'incidence
des dysplasies de haut grade est ainsi réduite. Les effets indésirables
sont mineurs. Mais l'effet en termes de prévention des cancers du col utérin
n'est pas démontré : un suivi prolongé et attentif des populations
vaccinées est nécessaire. ©La revue
Prescrire 1er février 2007 Rev Prescrire 2007 ; 27 (280) ;
112-117 (62 références). |