Revue Prescrire, article en une, papillomavirus vaccination février 2007
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Les papillomavirus humains
 
Une infection fréquente, beaucoup de troubles bénins, quelques cancers.
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Les papillomavirus humains
Rev Prescrire 2007 ; 27 (280) : 112-117.
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Vaccin papillomavirus 6, 11, 16, 18 (Gardasil°)
Cancer du col : un espoir à confirmer
Rev Prescrire 2007 ; 27 (280) : 89-93.
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Préservatif et papillomavirus :
moins d'infections, et parfois régression des infections
Rev Prescrire 2007 ; 27 (280) : 129-130.
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Vaccin papillomavirus Vu d'ailleurs
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Les papillomavirus sont très répandus dans la population générale et dans le monde entier. Plus de 100 génotypes de papillomavirus humains (HPV) ont été caractérisés. Ils diffèrent par leur tissu cible et leur pouvoir cancérogène.

Les infections par un papillomavirus humain se manifestent surtout par des excroissances cutanées ou anogénitales : verrues, papillomes, condylomes. Les génotypes associés aux infections cutanées sont différents de ceux associés aux infections anogénitales. Les génotypes HPV-16 et HPV-18 sont souvent associés aux dysplasies du col de l'utérus de haut grade.

Selon les populations étudiées, la fréquence des infections est très variable. Un HPV, le plus souvent HPV-16, est mis en évidence au niveau du col de l'utérus dans 1,5 % à 44 % des prélèvements. Aux États-Unis d'Amérique dans les années 1990, 25 % des femmes de 20 ans à 29 ans avaient une sérologie positive à HPV-16.

Les papillomavirus sont très résistants dans l'environnement (objets contaminés, linges souillés, sols, etc.). Les infections cutanées s'effectuent par contact direct ou indirect. La transmission des infections anogénitales est surtout sexuelle.

La majorité des infections liées aux papillomavirus sont asymptomatiques, latentes ou transitoires. Différents facteurs, surtout l'immunodépression, favorisent la persistance et la gravité de ces infections, dont la transformation maligne des lésions.

Au niveau anogénital, des cancers, par transformation maligne de lésions épithéliales, sont causés par certains génotypes de HPV à potentiel cancérogène élevé (surtout HPV-16 et HPV-18). Ces transformations sont rares et liées à des cofacteurs, parmi lesquelles l'immunodépression qui favorise la persistance de l'infection et une forte charge virale au niveau de la lésion.

Cependant, l'évolution vers une transformation maligne des lésions en cas d'infection par un HPV est rare. Une minorité des infections persistent plusieurs années. Seulement environ 10 % des lésions de bas grade évoluent vers un grade plus élevé, et environ 5 % des lésions de haut grade évoluent vers un cancer invasif.

D'autres cancers anogénitaux : cancer anal, cancer de la vulve, du vagin ou du pénis, paraissent liés aux papillomavirus. Le génotype HPV-16 est le plus souvent impliqué.

Les cancers cutanés dus à un papillomavirus humain sont rares. Certains cancers des voies aérodigestives semblent liés à ces virus.

Le vaccin papillomavirus contre 4 génotypes (6,11,16,18) diminue fortement pendant au moins 4 à 5 ans, l'incidence des infections par HPV-6, 11, 16 et 18, chez les adolescentes non infectées par ces génotypes. L'incidence des dysplasies de haut grade est ainsi réduite. Les effets indésirables sont mineurs. Mais l'effet en termes de prévention des cancers du col utérin n'est pas démontré : un suivi prolongé et attentif des populations vaccinées est nécessaire.

©La revue Prescrire 1er février 2007
Rev Prescrire 2007 ; 27 (280) ; 112-117 (62 références).