Revue Prescrire, article en une, rosuvastatine avril 2004
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Rosuvastatine : garder les pieds sur terre
 
Prudence face aux incertitudes sur les effets indésirables de la sixième statine commercialisée en France (Crestor°), sans preuve clinique d'efficacité préventive cardiovasculaire.
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Vu d'ailleurs

La rosuvastatine est commercialisée dans plusieurs pays d'Europe, aux États-Unis d'Amérique, etc.
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Rosuvastatine (Crestor°)

Sixième statine : mieux vaut en rester à cellesévaluées sur des critères cliniques
Rev Prescrire 2004 ; 24 (249) : 245-248.
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Les pieds sur terre
Rev Prescrire 2004 ; 24 (249) : 244.
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Un budget de lancement d'un milliard de dollars, un programme de développement clinique Galaxy, regroupant 16 essais appelés Mercury, Stellar, Orbital, Asteroid, Meteor, Jupiter, etc., « les efforts de centaines de chercheurs respectés en lipidologie, de régulateurs, d'investigateurs (…) » mis en avant par la firme (1), la nouveauté Crestor° d'AstraZeneca peut impressionner.

De quoi s'agit-il en somme ? D'une statine, la sixième commercialisée en France, la rosuvastatine, sans preuve clinique d'efficacité préventive cardiovasculaire. Les premières données sur le profil d'effets indésirables conduisent à surveiller le risque de rhabdomyolyse et le risque rénal.

Face à ces incertitudes, des voix s'élèvent pour appeler à la prudence : le rédacteur en chef du Lancet, dans un éditorial d'octobre 2003, recommande aux médecins de réfléchir avant de prescrire la rosuvastatine, et de dire à leurs patients la vérité sur ce médicament (2). Aux États-Unis d'Amérique, l'organisation de consommateurs Public Citizen demande à la Food and Drug Administration le retrait du marché de la rosuvastatine (3).

Face à la polémique, les concurrents redoublent d'efforts promotionnels, et en particulier celui qui s'accroche en tête du marché, Pfizer avec son atorvastatine. Dans une telle atmosphère on peut tout craindre : désinformation, prescription inadéquate, utilisation de doses trop fortes, dispersion des données de pharmacovigilance, etc.

Gardons en mémoire l'exemple de la cérivastatine.

Restons calmes et centrés sur l'intérêt des patients, sans se laisser distraire par le bruit de la promotion : la réalité est que les patients n'ont pas besoin de la rosuvastatine.

©La revue Prescrire 1er avril 2004
Rev Prescrire 2004 ; 24 (249) : 244.

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Références
1- "Statin wars - the debate continues" SCRIP 2003 ; (2907) : 20.
2- Horton R "The statin wars : why Astra Zeneca must retreat" Lancet 2003 ; 362 (9393) : 1341.
3- Wolfe SM-Public Citizen Health Research Group "Petition to the FDA to remove the cholesterol-lowering drug rosuvastatin (Crestor) from the market (HRG Publication #1693)" March 4, 2004 : 4 pages.