Le gouvernement français tente de légaliser,
de façon insidieuse, par voie d'ordonnance, des programmes d'"aide
à l'observance" financés par les firmes pharmaceutiques, à
l'occasion de la transposition en droit français de la Directive européenne
2004/27/CE sur le médicament. Un tel passage en force, sans débat
démocratique sur les conséquences pour les patients, n'est pas acceptable. |
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complet (pdf, 767 Ko) Accès libre Cliquez ici Ne
pas confondre : études "post-AMM" et programmes industriels "d'aide
à l'observance" (pdf, 264 Ko) Accès libre
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précédent : Transposition de la Directive européenne
2004/27/CE sur le médicament : danger ! 15 mars 2006 Accès
libre Cliquez ici |
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Un projet de loi important pour la santé publique doit être
examiné par les députés français en première
lecture le 11 janvier 2007. Un projet de loi qui "omet"
des mesures essentielles pour les patients en matière de transparence et
de sécurité des médicaments Le Projet de loi "portant
diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine du médicament"
a pour objet notamment de transposer la Directive européenne 2004/27/CE
sur le médicament, avec plus d'un an de retard (Projet
de loi n°3062 - pdf, 186 Ko). Malheureusement, le projet de loi "omet"
de transposer des mesures essentielles pour les patients et les professionnels
de santé en matière de transparence et de sécurité
des médicaments. Les députés et sénateurs français
peuvent encore le modifier (Fiche
1 - pdf, 229 Ko). Risque de "légalisation"
des "programmes d'accompagnement" des patients par les firmes pharmaceutiques Le
Projet de loi contient un intrus : l'article 29-10 habilite le gouvernement à
prendre une ordonnance sur un sujet qui ne découle pas du droit communautaire
: « les actions d'accompagnement des patients soumis à des
traitements médicamenteux, conduites par les établissements pharmaceutiques ».
Le projet d'ordonnance prévoit notamment que les firmes pourront, par l'intermédiaire
des médecins, mettre en place des « dispositifs individualisés
(relance téléphonique, numéro vert, éducation personnalisée
pour les patients, envoi d'infirmiers à domicile, etc.) »
(Projet d'ordonnance - Rapport
au Président de la République - pdf, 109 Ko). Ces programmes
contiennent la perspective de dérives importantes (contrôles sanitaires,
surmédicamentation, etc.) et contribuent la marginalisation des soignants
et des associations de patients non financées par les firmes (Fiche
2 - pdf, 58 Ko et Fiche
3 - pdf, 211 Ko). Ces programmes de "fidélisation
de la clientèle" sont un des exemples de la stratégie globale
des firmes pour faire maîtriser la totalité de l'information-santé
du public (Fiche 4 - pdf,
236 Ko). Pourtant, une information utile pour les patients sur les médicaments
doit être fiable, adaptée aux besoins, et surtout comparative pour
leur permettre de faire des choix éclairés. Elle doit être
indépendante des firmes pharmaceutiques qui, par définition, n'ont
pas intérêt à la comparaison (Fiche
5 - pdf, 196 Ko).
Ces programmes industriels ne doivent en aucun
cas être confondus avec les études après commercialisation
des médicaments ("études post-AMM"), qui visent à
compléter l'évaluation des médicaments et à repérer
les dérapages d'utilisation, à la demande de la Commission d'autorisation
de mise sur le marché ou de la Commission française de la transparence. La
différence est en effet bien claire : les "études post-AMM"
sont destinées à examiner ce qui se passe sur le terrain à
partir du moment où un médicament commence à être utilisé
à grande échelle ; les programmes mis en oeuvre par les firmes sont
des interventions destinées, in fine, à faire en sorte que les patients
n'interrompent pas leur traitement et continuent à consommer le médicament
concerné (Fiche 6
- pdf, 264 Ko). Refuser l'imposture La revue Prescrire,
et le Collectif Europe et Médicament dont elle est membre, demandent aux
députés de veiller à ce que la transposition de la Directive
2004/27/CE soit complète et fidèle. Ils demandent également
aux députés de ne pas voter l'habilitation du gouvernement à
régir les programmes d'accompagnement des patients par les firmes. Ces
programmes doivent être interdits, comme le veut la réglementation
sur la publicité pharmaceutique, dans un souci de protection de la santé
publique. Un sujet aussi grave ne doit pas être traité par
voie d'ordonnance, sans débat démocratique. Les parlementaires et
les citoyens ne peuvent pas laisser bafouer ainsi l'intérêt général. ©La
revue Prescrire - Membre du Collectif Europe et Médicament 15 décembre
2006 |