En pratique, la balance bénéfices-risques
des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause les
plus courants en France reste mal connue. Il paraît prudent
de s'en tenir aux médicaments les plus éprouvés,
de surveiller attentivement les seins, de rediscuter régulièrement
avec la patiente les avantages et les inconvénients de son
traitement. |
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Hormonothérapie substitutive de la ménopause (suite)
Revue Prescrire n°246, janvier 2004 : 25-28
(26 références).
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L'essai WHI continue d'être analysé en détail.
En 2002, l'essai
WHI, un essai clinique randomisé versus placebo en double
aveugle chez 16 000 femmes, a montré qu'une hormonothérapie
substitutive de la ménopause à base d'estrogènes
équins sulfoconjugués et de médroxyprogestérone
entraîne un excès de risque d'événements
défavorables : embolies pulmonaires, accidents coronariens,
accidents vasculaires cérébraux et cancers du sein
invasifs.
L'excès
de risque d'accident vasculaire cérébral est surtout
le fait d'accidents ischémiques.
Le sous-essai
WHIMS, partie de l'essai WHI, réalisé dans un sous-groupe
de femmes âgées de 65 ans ou plus, sélectionnées
lors de l'inclusion, a montré que, par rapport au placebo,
le risque de démence est multiplié par 2 chez les
femmes traitées par hormonothérapie.
Un suivi d'une
vaste cohorte britannique (Million Women Study) a montré
un risque de cancer du sein augmenté de façon statistiquement
significative avec tous les types de traitement substitutif :
les associations estroprogestatives (risque relatif (RR) 2,00 ;
intervalle de confiance à 95 % (IC 95 %) 1,88-2,12), les
estrogènes non associés (RR 1,30 ; IC 95 % 1,21-1,40)
et la tibolone (RR 1,45 ; IC 95 % 1,25-1,68). Il n'est pas
apparu de différence statistiquement significative entre
estradiol et estrogènes équins, ni entre acétate
de médroxyprogestérone et progestatifs dérivés
de la nortestostérone, ni entre préparations d'estrogène
orales, transdermiques et implantables, ni entre régimes
continus et séquentiels.
Une étude
de cohorte suédoise et une étude cas-témoins
américaine ont aussi été dans le sens d'une
augmentation du risque de cancer du sein lié à la
prise d'un progestatif.
Dans une petite
étude épidémiologique cas-témoins française,
le risque thromboembolique a paru plus élevé chez
les femmes traitées par une hormonothérapie avec prise
d'estradiol par voie orale que par voie transdermique.
In fine, la balance
bénéfices-risques des traitements hormonaux substitutifs
de la ménopause les plus courants en France reste mal connue.
Il paraît prudent de s'en tenir aux médicaments les
plus éprouvés (par les essais disponibles ou par le
recul d'utilisation), de surveiller attentivement les seins, de
rediscuter régulièrement avec la patiente les avantages
et inconvénients de son traitement.
Pour leur part,
fin 2003, plusieurs agences du médicament, en particulier
les agences française, européenne et britannique ont
conseillé de restreindre l'emploi de l'hormonothérapie
substitutive de la ménopause au traitement symptomatique,
et à titre préventif seulement dans certaines situations
particulières de prévention de l'ostéoporose
chez des femmes à risque fracturaire élevé.
Elles n'ont pas détaillé les conditions d'arrêt,
progressif on non, des traitements en cours.
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