Revue Prescrire, article en une, suite, ménopause phytoestrogènes septembre 2003
Prescrire     Accueil  
 
Article en Une - Archive
Phytoestrogènes chez les femmes ménopausées
 
Pas de risque avec le soja alimentaire, mais beaucoup d'inconnues avec les supplémentations au long cours.
Pour en savoir plus
 

Les phytoestrogènes ches les femmes ménopausées

Peu d'effets avérés pour un risque qui reste à évaluer
Revue Prescrire n°242, septembre 2003 : 603-609.
Réservé aux abonnés
Cliquez ici

Les isoflavones contenues dans le soja ont des propriétés estrogéniques (d'où le nom de phytoestrogènes), mais le bénéfice thérapeutique que l'on peut attendre de leur consommation systématique et régulière n'est pas établi par des études de bonne qualité. D'un autre côté, aucun risque particulier n'a été signalé en lien avec la consommation alimentaire de soja et de ses dérivés.

Les risques d'une utilisation de doses massives, largement supérieure aux doses de consommation alimentaire, en particulier en cas d'usage au long cours, n'ont pas été suffisamment évalués par des études appropriées pour exclure des risques liés aux effets estrogéniques.

Dans l'état actuel du dossier, le seul effet mis en évidence, bien que non démontré, est une diminution modeste de la fréquence des bouffées de chaleur, qui évoluent déjà favorablement sous placebo et de toute façon avec le temps.

Chez les femmes gênées par les bouffées de chaleur, et ne désirant pas (ou ne devant pas prendre) un traitement hormonal substitutif, un recours de courte durée à ces phytoestrogènes (40 mg à 80 mg par jour d'isoflavones de soja) peut être envisagé. Toutefois, ces patientes doivent être informées objectivement au préalable de la modestie des effets bénéfiques prévisibles, et de la méconnaissance des risques (probablement faibles si l'utilisation n'est pas prolongée) et de la qualité des produits commercialisés.

Chez les femmes ayant été traitées pour un cancer du sein, aucune donnée solide ne permet d'étayer le conseil.

La sécurité du consommateur devant être garantie, il est regrettable que les extraits à forte teneur en phytoestrogènes ne bénéficient pas d'un cadre légal, tel que le statut de médicament, qui contraindrait les firmes qui les commercialisent à apporter des preuves tangibles de leur activité et de leur innocuité, dans un contexte qui n'a plus rien à voir avec des pratiques alimentaires auxquelles leurs promoteurs se réfèrent parfois.

© La revue Prescrire 1er septembre 2003
Rev Prescr 2003 ; 23 (242) : 603-609.