"Haute autorité
de santé", "Commission de la transparence", "Comité
économique des produits de santé"
Cotation du service
médical rendu (SMR), de l'amélioration du service médical
rendu (ASMR), critères de négociation des prix
La France paraît
dotée de multiples moyens et d'institutions pour mettre en uvre une
politique économique du médicament qui favorise des soins de qualité.
Mais
quels sont les résultats concrets ? Les avis de la Commission de la transparence
sont rendus publics avec retard et de manière irrégulière
depuis qu'ils sont mis en ligne via le site de la Haute autorité de santé
(lire pages 408, 424 et 425 du numéro 262 de la revue Prescrire, à
propos de la prégabaline, de l'association fluticasone + salmétérol
et du daclizumab).
Ces
avis ne sont pas forcément suivis quand ils préconisent, de façon
justifiée, un taux de remboursement faible (à 35 %) (lire page 420
du numéro 262 de la revue Prescrire à propos du remboursement à
65 % de médicaments commercialisés dans BPCO).
La
Commission de la transparence ne cote pas forcément l'ASMR d'une nouveauté
par rapport aux autres médicaments déjà commercialisés,
et employés de fait dans la même indication (lire page 421 du numéro
262 à propos d'un avis sur la fluticasone dermique qui prend seulement
en compte la comparaison avec le placebo).
Les
prix des médicaments remboursables ne sont pas notablement revus à
la baisse, même quand les indications remboursables s'élargissent,
générant des ventes plus importantes (lire page 422 à propos
de l'atorvastatine). Les "autorités" n'évoquent même
plus les déremboursements annoncés début 2004 pour des médicaments
dont le SMR a été réévalué et jugé insuffisant
(lire page 421).
Derrière
une façade qui vise à faire croire à une volonté de
maîtrise des dépenses de santé, il se cache une toute autre
réalité : les intérêts immédiats des firmes
influentes passent avant une gestion cohérente du système de santé.
Faute
d'"autorités" responsables, patients et professionnels de santé
ne peuvent compter que sur leurs propres forces. ©La
revue Prescrire 1er juin 2005 Rev Prescrire 2005 ; 25 (262) : 404. |