De nombreux professionnels sont amenés à travailler, parfois à leur insu, au contact de l'amiante encore en place dans des bâtiments et dans des équipements professionnels et domestiques. Parmi eux, les travailleurs qui exercent des activités d'entretien et de maintenance, principalement dans le second œuvre du bâtiment (1). L'ouvrage de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) "Situations de travail exposant à l'amiante" aide à mieux appréhender les situations de travail potentiellement dangereuses (2).
Chacun des 19 chapitres consacrés aux principales professions concernées comporte : un tableau des matériaux susceptibles de contenir de l'amiante et des principales opérations à risques d'exposition ; des exemples de situations de travail exposantes, illustrés de photographies, accompagnés d'exemples de niveaux d'exposition mesurés lors de ces opérations, bien souvent supérieurs à la valeur limite d'exposition professionnelle (a) ; une liste des principaux métiers associés au groupe professionnel défini dans le titre du chapitre.
L'ouvrage comporte un index des métiers avec renvoi vers le chapitre concerné, ainsi qu'un index des matériaux. Il se termine par une liste des principales professions ayant fait l'objet de maladies professionnelles indemnisées en 2004, au titre des 2 tableaux de maladies professionnelles relatifs à l'amiante (n° 30 et n° 30 bis). Les commentaires sont concis, la mise en page et les photographies rendent la lecture aisée.
Les lecteurs désireux de connaître les moyens de prévention à mettre en œuvre ne les trouveront pas dans cet ouvrage. Ils devront alors se reporter à d'autres publications de l'INRS, également téléchargeables gratuitement (b).
La population salariée potentiellement exposée à l'amiante dans les activités d'entretien et de maintenance est estimée entre 1 et 2 millions de personnes. Nombreux sont donc les professionnels de santé, qu'ils soient ou non médecins du travail, à être concernés par le suivi de cette population. Ils trouveront dans cet ouvrage un support utile au dialogue avec leurs patients.
©Prescrire 1er mars 2009
Rev Prescrire 2009 ; 29 (305) : 229.
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Notes
a- En l'absence de valeur seuil sans effet cancérogène, la concentration de fibres d'amiante dans l'air inhalé par les travailleurs, exprimée en fibres/cm3, doit être maintenue au niveau le plus bas possible. La valeur limite maximum d'exposition professionnelle réglementaire correspond à une concentration moyenne de 0,1 fibre par cm3 d'air sur une heure de travail (réf. 2).
b- Pour des informations sur les mesures de prévention à mettre en œuvre (organisation du travail, protection collective, protection individuelle), on peut se reporter notamment au guide de l'INRS : "Exposition à l'amiante dans les travaux d'entretien et de maintenance. Guide de prévention" (réf. 3).
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Références
1- Prescrire Rédaction "Les mésothéliomes sont en progression, y compris au-delà des travailleurs de l'amiante" Rev Prescrire 2007 ; 27 (282) : 298-303.
2- "Situations de travail exposant à l'amiante. Interventions sur des matériaux ou appareils susceptibles de libérer des fibres d'amiante" Institut national de recherche et de sécurité (INRS), ED 6005, Paris 2007 : 56 pages, 9 €, port inclus pour la France (gratuit pour les entreprises et les établissements d'enseignement technique). Disponible auprès de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS), service diffusion, avenue de Bourgogne, BP 27 , 54501 Vandœuvre Cedex, France. La version électronique peut être téléchargée gratuitement sur le site www.inrs.fr.
3- "Exposition à l'amiante dans les travaux d'entretien et de maintenance. Guide de prévention" Institut national de recherche et de sécurité (INRS), ED 809, 2e éd., Paris 2006 : 68 pages. La version électronique peut être téléchargée gratuitement sur le site www.inrs.fr.
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