Revue Prescrire, article en une, Infections urinaires bactériennes des enfants, fevrier 2008
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Infections urinaires bactériennes des enfants

   
Une antibioprophylaxie est rarement justifiée en prévention des récidives.
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Infections urinaires bactériennes des enfants
Rev Prescrire 2008 ; 28 (292) : 119-123.
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Environ 2 % des filles et des garçons avant l’âge de 2 ans ont une infection urinaire, et 11 % des filles et 4 % des garçons avant l’âge de 16 ans.

Une récidive survient dans environ 30 % à 40 % des cas, mais dans environ 75 % des cas si la première infection survient avant l’âge de 1 an. Un traitement antibiotique préventif permet-il d’éviter les récidives et surtout les pyélonéphrites ? Pour répondre à cette question, nous avons réalisé une synthèse de l’évaluation disponible utilisant la méthode habituelle de la revue Prescrire.

Deux facteurs semblent favoriser l’infection urinaire : le reflux vésico-urétéral sévère et la stase urinaire, quelle qu’en soit la cause. Cependant, la majorité des reflux vésico-urétéraux ne sont pas un facteur de récidive d’infection urinaire et disparaissent spontanément.

Une synthèse méthodique des études épidémiologiques a identifié des éléments liés à une fréquence accrue des récidives sévères d’infections urinaires : un âge inférieur à 6 mois lors de la première infection urinaire, une infection urinaire sévère ou non causée par Escherichia coli, une réponse tardive au traitement, un faible débit urinaire, une masse abdominale ou pelvienne, une créatininémie élevée.

Selon des méta-analyses des essais versus placebo ou absence de traitement, l’antibioprophylaxie diminue le risque de bactériuries (12 % versus 31 % dans les groupes sans antibiothérapie), mais il n’y a pas de preuves que les infections symptomatiques et notamment les pyélonéphrites soient moins fréquentes, même chez les enfants ayant un reflux non sévère. On manque d’essai comparatif chez des enfants ayant un reflux sévère.

La méta-analyse des essais réalisés chez des enfants ayant une bactériurie asymptomatique n’a pas montré d’avantage à une antibioprophylaxie.

Une étude de cohorte est en faveur d’une efficacité préventive d’un traitement d’une éventuelle constipation associée. L’hygiène périnéale, augmenter les boissons et la fréquence des mictions, sont des mesures empiriques peu ou mal évaluées.

En somme, après une infection urinaire chez les enfants, il y a généralement peu à attendre de l’antibioprophylaxie. Cependant, les enfants les plus à risque de récidives graves et de dommages rénaux sont à repérer, pour mettre en œuvre des mesures simples et dans certains cas une antibioprophylaxie, malgré le faible niveau de preuves de l’efficacité de ces mesures. L’entourage de ces enfants a intérêt à connaître les symptômes évoquant une infection urinaire, pour consulter vite en vue d’un diagnostic et, le cas échéant, un traitement précoce.

©Prescrire 15 février 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (292) : 119-123.