Les abonnés à la revue Prescrire ont désormais
l'assurance de pouvoir actualiser leurs connaissances en s'appuyant
sur une documentation actualisée, régulière,
sur ce sujet thérapeutique important.
Pas un simple "mémento" des "gestes à
faire" ou "à ne pas faire". Mais une véritable
documentation professionnelle indépendante, respectueuse
du soignant et de sa capacité à effectuer ses propres
analyses, et à partager avec le patient, en confiance, une
décision fondée, prise en connaissance de cause.
Priorité à ce qui est utile pour
soigner correctement
La liste des interactions médicamenteuses retenues dans ce
Supplément a été volontairement limitée
aux interactions qui ont un impact clinique tangible, avéré
ou vraisemblable, compte tenu des données disponibles et
des incertitudes qui les entourent. Nous n'avons pas retenu les
diverses interactions médicamenteuses à conséquence
purement pharmacocinétique, sans impact clinique prévisible.
Sauf exceptions, nous n'avons pas retenu les associations décriées
ici ou là, et pour lesquelles l'expérience clinique
a montré que l'association est sans risque particulier.
Les exceptions portent sur quelques cas flagrants d'idées
fausses qui perdurent malheureusement dans des listes d'interactions
en France : par exemple, l'association anti-inflammatoire non stéroïdien
(AINS) + dispositif intra-utérin (stérilet), qui en
réalité ne diminue pas l'efficacité contraceptive.
Le patient au centre des préoccupations
Le patient, ses caractéristiques, sa(ses) pathologie(s) pour
laquelle(lesquelles) il est traité, sont au centre de la
démarche globale de prévention des effets indésirables
par interactions médicamenteuses.
Et de ce fait, les principaux chapitres de ce Supplément
abordent les interactions par types de patients atteints par telle
ou telle affection. Deux brefs chapitres initiaux présentent
des concepts et des principes de base (pages 5 à 9), et d'autre
part des fiches apportent des éléments explicatifs
communs à diverses interactions.
Une présentation standardisée
des chapitres
Face à un patient particulier, la "démarche interactions"
exige un raisonnement en plusieurs étapes avant d'ajouter,
ou d'ôter, un médicament à ceux que le patient
prend déjà, sur prescription ou en automédication,
ou avant d'examiner une ordonnance au moment de la dispensation.
Chaque chapitre est donc structuré de manière identique,
de façon à faciliter cette démarche.
L'introduction présente schématiquement les problèmes
qui se posent : le type de patients concernés ; le retentissement
de l'affection ; les médicaments habituellement utilisés
dans le traitement.
Sont ensuite exposés les médicaments qui interagissent
avec l'affection elle-même, et influencent le traitement même
en l'absence d'interaction avec un autre médicament. Cet
aspect du problème est un élément important
de l'adaptation du traitement.
Pour comprendre : éléments-clés
du métabolisme et du profil d'effets indésirables
Chaque groupe de médicaments concernés est ensuite
étudié. Sont exposés d'abord les éléments
qui permettent de comprendre et d'anticiper les risques d'interactions,
car les conséquences cliniques des interactions découlent
toujours soit d'une diminution ou d'une augmentation de l'activité
thérapeutique du ou des médicaments considérés,
soit d'une addition d'effets indésirables.
Les éléments-clés du métabolisme connu
du médicament considéré permettent de prévoir
les principaux risques d'interaction d'ordre pharmacocinétique.
Le profil d'effets indésirables du médicament considéré
permet de prévoir les additions d'effets indésirables
et les conséquences cliniques des interactions.
Priorité aux interactions les plus
importantes
Les interactions présentées sont classées selon
le mécanisme, dans la mesure où il est connu. Les
paragraphes s'enchaînent dans un ordre adapté à
chaque médicament, de façon à mettre en avant
les interactions aux effets les plus importants. Exemple : addition
d'effets indésirables ; puis diminution ou augmentation de
l'effet du médicament associé ; puis diverses interactions
d'ordre pharmacocinétique.
Pour chaque affection, les médicaments sont présentés
dans un ordre de pertinence clinique, en commençant par les
médicaments dont le rôle est important, le mieux validé,
et en terminant par les médicaments ayant un rôle secondaire
voire non étayé dans l'affection.
Puis sont exposés les risques liés à des associations
de médicaments couramment réalisées pour traiter
l'affection considérée : par exemple, les associations
de médicaments antidiabétiques, ou antiasthmatiques.
Pour exprimer les mesures à prendre, ont été
pris en compte le bénéfice clinique de ces associations,
et le stade de la maladie auquel il est justifié de réaliser
ces associations ; les associations qui n'ont pas de raison d'être,
ainsi que les associations qui exposent à des risques majeurs,
sont signalées.
Pour clore l'exposé, et faciliter une mémorisation
minimale en cas de feuilletage rapide du Supplément, chaque
chapitre se termine par des points-clés : quelques points
que la Rédaction considère comme particulièrement
importants à mémoriser et à transmettre, y
compris pour les patients.
Références non apparentes
Ce Supplément est une synthèse concise. Pour faciliter
la lecture, nous avons choisi de ne pas faire figurer précisément
les références de chaque assertion. Mais les assertions
sont tirées de la revue Prescrire (jusqu'au numéro
258), du "Martindale" 34e éd, ou du "Stockley"
6e éd. Ces sources permettent de retrouver les données
primaires, via leurs index, et de s'y reporter.
Tout en DCI
La dénomination commune internationale (DCI) est la seule
utilisée dans ce Supplément ; les noms de marque n'y
figurent pas. Les lecteurs peuvent retrouver les noms de marque
dans la revue Prescrire ou dans des catalogues appropriés,
par exemple pour la France, dans la "section bleue" du
début du Dictionnaire Vidal. Pour la Belgique, le site internet
du Centre belge d'information
pharmacothérapeutique permet de connaître un grand
nombre de noms de marque à partir des DCI, à l'adresse
http://www.cbip.be. Pour la Suisse, il en est de même avec
le site du Compendium
suisse des médicaments, en particulier à l'adresse
http://www.kompendium.ch/Search.aspx?lang=fr pour les DCI en français.
Les médicaments retenus dans ce Supplément sont principalement
ceux commercialisés en France. Certains médicaments
non commercialisés en France, ou qui ont cessé de
l'être, sont cités s'ils sont largement utilisés
dans d'autres pays, ou s'ils figurent dans des recommandations internationales.
C'est le cas par exemple des cromones dans l'asthme.
"Mesures à prendre", au cas par cas
Face à une possible interaction, il y a peu de certitudes.
Les données d'évaluation clinique comparative sont
quasi absentes. Les mesures à prendre dépendent du
bénéfice prévisible de l'association médicamenteuse
envisagée, du niveau de risque d'effets indésirables
encouru (gravité, fréquence), et de facteurs liés
au patient ou à son entourage. Certains risques sont acceptables,
si le patient, son entourage, les soignants sont en mesure d'assurer
une surveillance efficace, de déceler les premiers signes
cliniques ou paracliniques, et d'agir en conséquence. Ce
n'est pas toujours le cas, et cet élément doit être
pris en compte.
C'est à chaque soignant qu'il revient de concevoir les mesures
à prendre, cas par cas, avec les patients et en tenant compte
de l'incertitude qui entoure l'ampleur de la plupart des interactions.
Dans un certain nombre de situations, la Rédaction a néanmoins
exprimé des conseils, sous la forme de "Mesures à
prendre", conçues comme des propositions positives,
et pas seulement comme des messages d'évitement ou des "interdictions".
Les composantes de ces mesures sont en fait peu nombreuses :
- l'information du patient relative aux problèmes posés
;
- la surveillance clinique ou paraclinique à mettre en place,
en particulier en cas de déséquilibre par arrêt
d'une association équilibrée ;
- le choix d'un autre médicament, en tenant compte non seulement
du moindre risque d'interactions, mais aussi de la balance bénéfices-risques
du médicament dans l'affection traitée.
Ces "Mesures à prendre" proposées par la
Rédaction sont exposées à divers niveaux des
chapitres : soit globalement, pour un type d'interaction ou une
classe pharmacologique ; soit ponctuellement, pour une interaction
précise entre deux médicaments.
Peu de répétitions
C ette édition 2005 du Supplément est conçue
pour faire face aux difficultés rencontrées chez des
patients fréquemment soignés en pratique courante.
Chaque chapitre est en outre conçu pour permettre une lecture
continue. Mais pour éviter un trop grand nombre de répétitions,
chaque médicament, ou groupe de médicaments, n'est
présenté en détail qu'une fois ; des renvois
signalent les entrées pour les médicaments ou groupes
de médicaments utilisés dans d'autres affections.
D'autres renvois concernent des conséquences cliniques communes
à de nombreux médicaments (tels que les hypokaliémies,
les hyperkaliémies, les hyponatrémies, le syndrome
atropinique, etc.), et conduisent aux fiches qui figurent en annexe.
Seules les listes des médicaments en cause sont éventuellement
rappelées, à titre d'aide-mémoire.
Améliorer les éditions annuelles
suivantes
Plusieurs situations cliniques n'ont pas été traitées
dans cette édition 2005 du Supplément Prescrire "Interactions
médicamenteuses - Comprendre et décider" : ainsi
par exemple, vous n'y trouverez pas de chapitre "Anesthésie
générale" ; seules quelques interactions majeures
avec des médicaments utilisés en anesthésie
sont citées dans les pathologies traitées. Les prochaines
éditions du Supplément deviendront progressivement
de plus en plus complètes.
Chaque interaction signalée dans cette édition sera
réexaminée dans le cadre de la préparation
des éditions ultérieures. Nous remercions donc à
l'avance les utilisateurs de ce Supplément qui en signaleront
les manques et les imperfections.
Les sources documentaires du Supplément
Depuis de nombreuses années, la Rédaction de la revue
Prescrire effectue en permanence une veille documentaire dans le
domaine des effets indésirables liés aux interactions
médicamenteuses. De nombreuses informations ponctuelles et
des synthèses sont publiées sur ces sujets dans la
revue (a).
La 34e édition (2005) du "Martindale - The complete
drug reference" (ouvrage britannique en anglais) est une autre
source documentaire remarquable dans le domaine de la thérapeutique
médicamenteuse (b). Parmi les multiples informations réunies
dans cet ouvrage exceptionnel méthodiquement mis à
jour, on trouve l'essentiel des effets indésirables liés
aux interactions médicamenteuses.
La 6e édition (2002) du "Stockley" (ouvrage britannique
en anglais) est également une source de référence
dans le domaine des interactions médicamenteuses (c). L'information
que délivre cet ouvrage est de qualité, pondérée,
bien mise à jour, étayée par des références
précises. Une version électronique mise à jour
est disponible sur le site www.medicinescomplete.com (accès
payant).
Pour réaliser ce Supplément "Interactions médicamenteuses
- Comprendre et décider", la Rédaction de la
revue Prescrire s'est appuyée essentiellement sur ces 3 sources
documentaires majeures. Ce mode opératoire a permis d'effectuer
de nombreux recoupements, entre ces sources et d'autres bases de
données ne citant pas les références les étayant
: feu le fascicule "Interactions médicamenteuses"
du Dictionnaire Vidal français, et la liste des interactions
médicamenteuses du British National Formulary (d).
Bonne étude et bons soins.
©La revue Prescrire 1er mars 2005
Rev Prescrire 2005 ; 25 (259 suppl.) : 3-4.
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Notes
a- Les lecteurs intéressés par ces textes peuvent
s'en procurer les Compilations. 3 tomes ont jusqu'à présent
été publiés : correspondant aux années
1995-1999, 2000-2001, 2002-2003. Bon
de commande.
b- Cette 34e édition est présentée en détail
dans le n° 259 de la revue Prescrire, pages 229-230.
c- Stockley I et coll. ''Drug interactions'' The Pharmaceutical
Press, London 2002 : 1 080 pages.
d- Cette liste, une des meilleures à notre connaissance,
peut être consultée sur le site internet du British
National Formulary. Ce site internet a été présenté
dans le Supplément de la revue Prescrire "Se documenter
pour soigner - Choisir les bons outils" (Supplément
au n° 245, p. 922, décembre 2003).
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