Revue Prescrire, article en une, Troubles du goût d'origine médicamenteuse, mars 2008
Prescrire  Accueil 
 
Article en Une - Archive

Troubles du goût d'origine médicamenteuse

   
Les troubles du goût ont des origines très diverses, dont de très nombreux médicaments.
Pour en savoir plus
 


Troubles du goût d'origine médicamenteuse
Rev Prescrire 2008 ; 28 (293) : 191-194.
Réservé aux abonnés
Cliquez ici

Chimiothérapie anticancéreuse : perte du plaisir de manger
Accès libre
Cliquez ici

Le goût permet de discriminer quatre modalités fondamentales : le sucré, l’acide, l’amer et le salé. Les troubles quantitatifs du goût correspondent à une incapacité plus ou moins prononcée à distinguer une ou plusieurs de ces modalités. Les troubles qualitatifs du goût correspondent à une distorsion de la perception.

La physiologie du goût est complexe. Plusieurs éléments interviennent dans la constitution du goût : les récepteurs spécialisés au niveau de la cavité buccale, l’odorat, la texture des aliments.

Les troubles du goût sont quantitatifs (hypogueusie, agueusie) ou qualitatifs (dysgueusie).

Il est difficile de différencier les médicaments qui ont, eux-mêmes, un mauvais goût résurgent dans la bouche de ceux qui altèrent véritablement le goût.

Les anomalies du goût sont des troubles subjectifs, difficiles à apprécier. Il n’existe pas d’examen simple utilisable en clinique permettant de quantifier le goût. Une altération prolongée du goût est parfois à l’origine d’anorexie et à plus long terme d’une altération de l’état général.

De nombreuses causes sont à l’origine des troubles du goût : infections respiratoires hautes, affections buccales, perturbations métaboliques, irradiations, affections du système nerveux central, pathologies rénales, cancers, médicaments, etc. L’examen de la bouche permet d’éliminer les causes locales (stomatites, infections, hémorragies) et ORL.

Dans la majorité des cas, l’arrêt du médicament permet un retour à la normale mais parfois les troubles du goût persistent.

Les médicaments impliqués dans les troubles du goût sont très nombreux et appartiennent à des classes pharmacologiques diverses. Pour certains médicaments, cet effet indésirable est bien établi (inhibiteurs de l’enzyme de conversion, terbinafine, D-pénicillamine, antithyroïdiens de synthèse etc.). Pour d’autres, les observations de troubles du goût sont plus rares (clopidogrel, azithromycine, etc.).

©Prescrire 1er mars 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (293) : 191-194 (53 références).