Les nouveau-nés
et les nourrissons sont soumis à certains gestes douloureux
(prélèvements sanguins, vaccinations, etc.) pour lesquels
on utilise parfois des analgésiques locaux dont l'efficacité
est réelle, mais qui ne vont pas sans effets indésirables
(1,2).
Une synthèse
méthodique d'un groupe du Réseau Cochrane, actualisée
en avril 2004, a analysé les essais comparatifs randomisés
ayant évalué l'effet antalgique de l'eau sucrée
utilisée lors de prélèvements sanguins chez
des nouveau-nés (3). 21 essais ayant inclus 1 616 nouveau-nés
de moins de 28 jours ont été retenus. Ils ont comparé
l'ingestion d'eau sucrée (le plus souvent 2 ml) administrée
par une seringue ou par une tétine versus de l'eau non sucrée,
ou une tétine sèche.
Les interventions
ont été variables : quantité de sucre donnée
allant de 0,012 g à 0,12 g, administration pendant
le geste douloureux ou immédiatement après, ou pendant
et après.
En raison de la
diversité des interventions, la méta-analyse des résultats
est de portée modeste. Quoi qu'il en soit, l'eau sucrée
a conduit à une réduction de stigmates physiologiques
imputables à la douleur (rythme cardiaque dans 8 essais sur
15), comportementaux (cris dans 14 essais sur 15, mimique dans le
seul essai l'ayant évaluée), ainsi qu'une diminution
des scores de douleur.
©La revue Prescrire 15 février
2005
Rev Prescrire 2005 ; 25 (258) : 132.
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Références
1- Prescrire Rédaction "lidocaïne + prilocaïne
- Emla° avant 3 mois. À utiliser à bon escient"
Rev Prescrire 2000 ; 20 (202) : 19-22.
2- Prescrire Rédaction "Compléments de gamme
: Emlapatch°" Rev Prescrire 1998 ; 18 (184) :
352.
3- Stevens B et coll. "Sucrose for analgesia in newborn infants
undergoing painful procedures (Cochrane review)". In : The
Cochrane Library, John Willey et Sons, 2004, Chichester, issue 3 :
35 pages.
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