L'endocardite infectieuse
est rare, mais entraîne de longues hospitalisations et un recours fréquent
à la chirurgie cardiaque.
Dans
la population générale, le risque d'endocardite infectieuse est
trop faible pour justifier une antibioprophylaxie systématique lors de
soins ou d'extractions dentaires, car en plus du risque individuel d'effets indésirables,
un large usage d'antibiotique expose les individus et la collectivité aux
risques d'infections résistantes aux antibiotiques, pour un bénéfice
ne concernant que très peu d'individus.
Certaines
cardiopathies exposent à un risque élevé d'endocardite :
prothèse valvulaire, antécédents d'endocardite infectieuse,
cardiopathies congénitales cyanogènes non opérées.
Malgré l'absence de données probantes de l'utilité de l'antibioprophylaxie,
il est prudent de proposer systématiquement une antibioprophylaxie en cas
d'intervention buccodentaire chez ces patients.
Il
n'est pas démontré qu'un type d'intervention buccodentaire expose
plus que d'autres à un risque de bactériémie.
Une
hygiène buccodentaire défectueuse paraît accroître le
risque de bactériémie. La promotion d'une meilleure hygiène
buccodentaire régulière est peut être un élément-clé
dans l'optimisation de la prévention des endocardites.
Pour
les patients à risque élevé d'endocardite, il paraît
prudent de prévenir l'endocardite par un antibiotique adapté dont
les effets indésirables sont bien connus et rares : l'amoxicilline est
l'antibiotique de premier choix, utilisé en prise orale unique de 2 grammes
dans l'heure précédant l'intervention à risque.
©La
revue Prescrire 15 juin 2006 Rev Prescrire 2006 ; 26 (273) :
434-440 (20 références). |