Revue Prescrire, article en une, Diabete type 2 Insuline glargine Vu ailleurs - mai 2005
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L'insuline glargine vu d'ailleurs
 
L'insuline glargine est commercialisée dans divers pays d'Europe, aux États-Unis d'Amérique, etc. Voici les conclusions de différentes équipes qui ont fait la synthèse des données d'évaluation clinique de ce médicament (bulletins indépendants de l'industrie pharmaceutique, bulletins d'agences du médicament ou de divers autres organismes publics) (traduction par nos soins).
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L'insuline dans le diabète de type 2

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Insuline glargine (Lantus°)
Premier analogue de l'insuline à action prolongée
Rev Prescrire 2005 ; 25 (261) : 325-332.
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TABU (Finlande) : « L'insuline glargine est une alternative à des insulines NPH quand on cherche à trouver un profil d'action constant et sans pic » (1).

The Medical Letter (États-Unis d'Amérique) : « L'insuline glargine semble être une amélioration par rapport aux autres insulines d'action prolongée (…). Une association d'insuline glargine au coucher et d'insuline lispro à chaque repas peut permettre d'obtenir un meilleur contrôle du diabète de type 1 avec moins d'hypoglycémies qu'avec les insulines NPH, lente ou ultralente. Bien que les données publiées soient limitées, l'insuline glargine peut aussi s'avérer utile chez les patients ayant un diabète de type 2. Sa sécurité à long terme reste à établir » (2).

Arznei-Telegramm (Allemagne) : « (…) Les études à long terme font défaut. Cet analogue de l'insuline est potentiellement cancérigène et pourrait favoriser les rétinopathies. Nous mettons en garde contre son utilisation » (3).

Pharma-Kritik (Suisse) : « (…) une nouvelle insuline qui représente un progrès (certes pas encore tout à fait défini) par rapport au risque d'hypoglycémies, mais dont les effets à long terme nous laissent encore dans le vague. » (4).

Notes sur les technologies de la santé en émergence (Canada) : « L'insuline glargine représente une option thérapeutique dans le traitement du diabète de type 1. Les données probantes favorisant son utilisation au détriment de l'insuline NPH sont limitées (…) » (5). « [Les diabétiques de type 2] qui ont un contrôle glycémique adéquat et peu d'épisodes hypoglycémiques avec une insuline NPH n'auront probablement pas de bénéfice supplémentaire avec l'insuline glargine. Ils peuvent cependant trouver l'injection quotidienne plus pratique que l'injection pluriquotidienne d'insuline NPH » (6).

Dialogo sui farmaci (Italie) : « Actuellement, vu les données réduites sur la durée d'action réelle de ce médicament en pratique clinique et les doutes relatifs au potentiel cancérigène lié à une plus grande affinité pour le récepteur de l'IL-GF [alias IGF-1], il n'est pas possible d'identifier les patients qui pourraient tirer un avantage de la commercialisation de Lantus°. » (7).

Informazioni sui farmaci (Italie) : « Actuellement, l'unique indication thérapeutique de l'insuline glargine est le traitement des patients ayant un diabète insuffisamment contrôlé qui ont de fréquents épisodes hypoglycémiques, surtout nocturnes » (8).

Panorama actual del medicamento (Espagne) : « (…) On peut considérer l'insuline glargine comme une innovation relative, utile surtout pour les patients qui ne sont pas suffisamment bien contrôlés avec un schéma à base d'insuline NPH » (9).

Israël Drug Bulletin (Israël) : « L'insuline glargine apparaît comme un progrès par rapport aux insulines d'action prolongée. (…) Cependant, sa sécurité à long terme reste à établir. (…) Elle n'est pas recommandée pour une utilisation en routine chez les patients ayant un diabète de type 2 » (10).

La revue Prescrire (France) : « Éventuellement utile. Dans le diabète de type 1, il n'est pas démontré que l'insuline glargine permette un meilleur contrôle glycémique que l'insuline isophane (alias NPH). Pour les patients recevant une insulinothérapie intensive qui ont notamment besoin de deux injections quotidiennes d'insuline isophane, l'insuline glargine diminue un peu les contraintes du traitement. Cela doit être mis en balance avec les inconnues concernant ses effets indésirables à long terme.
Dans le diabète de type 2, en association avec un sulfamide hypoglycémiant ou la metformine, l'insuline glargine permet d'obtenir un aussi bon contrôle de l'hyperglycémie que l'insuline isophane (alias NPH), avec quelques hypoglycémies en moins. Mais les inconnues sur ses effets indésirables à long terme n'en font pas l'insuline de première ligne lorsque l'hyperglycémie échappe aux antidiabétiques oraux. » (11).

©La revue Prescrire 1er mai 2005
Rev Prescrire 2005 ; 25 (261) : 331.

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Références
1- "Glargiini-insuliini" TABU 2000 ; (5) : 18.
2- "Insulin glargine (Lantus), a new long-acting insulin" Med Lett Drugs Ther 2001 ; 43 (1110) : 65-66.
3- "Insulin glargin (Lantus) : keine metabolischen Vorteile, aber potenziell krebsfördernd" Arznei-Telegramm 2000 ; 31 (12) : 108.
4- "Insulin-glargin" Pharma-Kritik 2003 ; 25 (9) : 33-35.
5- "L'insuline glargine, insuline de longue durée d'action, dans le traitement du diabète sucré" CCOHTA Notes sur les technologies de la santé en émergence 2003 ; 52 : 4 pages.
6- "Insulin glargine for type 2 diabetes" CCOHTA Issues in Emerging Health Technologies 2004 ; 59 : 4 pages.
7- "Insulina glargine" Dialogo sui farmaci 2003 ; (6) : 336-338.
8- "Insulina glargine" Informazioni sui farmaci 2003 ; 27 (5) : 119-122.
9- "Insulina glargina" Panorama Actual Med 2003 ; 27 (269) : 1100-1104.
10- "Long-acting insulin glargine" Israël Drug Bulletin 2004 ; avril-mai 2004 : 1-3.
11- Prescrire Rédaction "insuline glargine-Lantus°. Premier analogue de l'insuline à action prolongée" Rev Prescrire 2005 ; 25 (261) : 325-332.