Revue Prescrire, article en une, Diabete type 2 - novembre 2004
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Diabète de type 2 et microalbuminurie
 
La présence d'une microalbuminurie traduit surtout un risque accru de décès, principalement d'origine cardiovasculaire.
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Diabète de type 2 et microalbuminurie : Limiter surtout le risque cardiovasculaire

Rev Prescrire 2004 ; 24 (255) : 760-768.
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Les patients atteints d'un diabète de type 2 et d'une néphropathie sont exposés à un risque d'évolution progressive vers l'insuffisance rénale terminale. Au stade de microalbuminurie, ce risque reste faible. La présence d'une microalbuminurie traduit surtout un risque accru de décès, principalement d'origine cardiovasculaire : de l'ordre de 1 décès supplémentaire par an pour 100 patients suivis.

Un dosage périodique, environ annuel, de la microalbuminurie et un dosage annuel de la créatininémie sont justifiés chez tous les patients diabétiques de type 2, quel que soit leur âge.

En prévention de plusieurs complications du diabète, notamment la néphropathie diabétique, un traitement antihypertenseur est justifié chez les patients diabétiques de type 2, dès que la pression artérielle dépasse à plusieurs reprises 140/80 mm Hg. L'objectif tensionnel est de maintenir la pression artérielle inférieure à 140/80 mm Hg.

Chez les patients diabétiques de type 2 hypertendus sans insuffisance rénale et avec une excrétion urinaire d'albumine inférieure au seuil définissant la microalbuminurie, le traitement antihypertenseur de première intention est un diurétique thiazidique à faible dose.

Chez les patients diabétiques de type 2 hypertendus sans insuffisance rénale au stade de microalbuminurie, un IEC, le ramipril, est le traitement antihypertenseur de première intention. Le losartan est un recours en cas de toux liée à l'IEC.

L'élévation de la microalbuminurie chez un patient diabétique de type 2 est le signe d'un risque cardiovasculaire accru. Pour diminuer ce risque, il semble justifié de proposer un traitement par ramipril à la dose maximale tolérée (jusqu'à 10 mg/jour), ainsi qu'un traitement antiagrégant par aspirine et un traitement par statine (la simvastatine étant la mieux évaluée chez les diabétiques) si la cholestérolémie totale est supérieure à 4,9 mmol/l (1,90 g/l).

Un rapport albumine/créatinine urinaire supérieur à 300 mg/g à deux reprises chez un patient diabétique de type 2, associé à une insuffisance rénale modérée, justifie de proposer un traitement par losartan, sauf contre-indication, pour réduire le risque d'évolution vers l'insuffisance rénale terminale. Cette recommandation repose sur un niveau de preuves élevé.

©La revue Prescrire 1er novembre 2004
Rev Prescrire 2004 ; 24 (255) : 760-768 (47 références).