La dermatite séborrhéique
est une affection cutanée chronique caractérisée par des
lésions grasses, érythématosquameuses. Elle se développe
surtout sur le cuir chevelu et sur certaines zones du visage et du thorax. Elle
débute le plus souvent à la puberté et est plus fréquente
chez les hommes. Elle
évolue généralement par poussées et régresse
souvent sans laisser de séquelles. C'est une affection sans caractère
de gravité, mais la gêne esthétique est parfois importante
pour certains patients. La
dermatite séborrhéique est de cause inconnue. Elle est fréquente
chez les patients séropositifs pour le HIV. Par ailleurs, sa fréquence
semble élevée chez les patients parkinsoniens, et chez les patients
ayant un syndrome extrapyramidal dû aux neuroleptiques.
On
ne dispose pas de traitement assurant la guérison définitive de
la dermatite séborrhéique.
En
pratique, les médicaments utilisés en application cutanée
permettent en général un soulagement temporaire ; ils ne semblent
pas en général faire courir de risques très importants, sauf
chez les femmes enceintes.
Pour
des dermatites séborrhéiques peu sévères du cuir chevelu,
les shampooings antipelliculaires sont utilisés en première ligne,
en alternance avec le lavage régulier des cheveux avec des shampooings
"non sélectifs". En cas d'échec d'un shampooing utilisé
spontanément par le patient, connaître la composition du ou des shampooings
antipelliculaires utilisés permet de mieux conseiller et d'éviter
de prescrire une substance en fait déjà utilisée par le patient.
Pour
des dermatites séborrhéiques sévères du cuir chevelu,
compte tenu de l'évolution fréquemment récidivante, il est
parfois justifié d'utiliser d'autres traitements par intermittence en fonction
de la gêne ressentie par les patients. Parmi les substances médicamenteuses,
les antifongiques utilisés en application cutanée (kétoconazole,
ciclopirox) semblent être les traitements symptomatiques avec la meilleure
balance bénéfices-risques, sans grande différence entre eux.
Le sulfure de sélénium est peu commode d'emploi (odeur désagréable).
Pour
la dermatite séborrhéique du visage, le gel moussant à 2
% de kétoconazole ne s'emploie qu'à raison de 2 fois par semaine
au lieu de 2 fois par jour pour une crème à base de ciclopirox.
Le kétoconazole en crème n'a pas été muni d'autorisation
de mise sur le marché dans cette indication. Le gluconate de lithium nécessite
beaucoup d'applications, et ses effets indésirables sont mal cernés.
Les dermocorticoïdes sont à éviter sur le visage.
Chez
les femmes enceintes, il paraît prudent d'éviter le kétoconazole,
le lithium, le ciclopirox, les dermocorticoïdes, et les shampooings antipelliculaires
contenant ces substances. ©La revue Prescrire
1er septembre 2005 Rev Prescrire 2005 ; 25 (264) ; 594-602 (61 références). |