Revue Prescrire, article en une, DCI à l'officine octobre 2006
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DCI : et les pharmaciens ?
 
Une équipe officinale qui raisonne désormais en DCI, quel que soit le médicament prescrit, pour le meilleur intérêt des patients.
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Patients-soignants : priorité à la DCI

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Les pharmaciens d'officine ont eu, ils ont encore, un rôle principal dans l'essor des génériques, et, par suite, la modification des comportements des prescripteurs et des patients. Mais une de leurs réticences est le problème de la gestion des stocks, en volume comme en nombre de références : la même substance, au même dosage, se trouve rangée sous 5 noms différents, à 5 endroits différents. On s'y perd. Les stocks gonflent, et l'impact financier n'est pas neutre, entre les "princeps", les "pseudo génériques" sous un nom de fantaisie, les génériques en dénomination commune internationale (DCI) sous des formes galéniques différentes, compte tenu des patients qui préfèrent les comprimés ronds et ceux qui préfèrent les bâtonnets, etc.

Tout cela ne peut qu'empirer, au fur et à mesure de l'apparition sur le marché de nouvelles substances "génériquées". Si l'on pouvait, au début, s'accommoder d'un certain éparpillement, cela devient aujourd'hui ingérable, surtout si, comme moi, on est engagé dans une démarche de substitution systématique, une promotion de la DCI auprès des patients, une dispensation généreuse en explications et en conseils. Le temps doit être de préférence consacré au patient, plutôt qu'à la recherche d'une dénomination fantaisiste, rangée soit avec le princeps, soit avec le générique en DCI, soit avec une autre dénomination commerciale de la même chose.

J'ai décidé, avec l'adhésion de l'équipe officinale, de ranger désormais les spécialités par ordre alphabétique de DCI sitôt qu'elles sont "généricables". Le gain de place, de temps, de stock, est certain. La substitution générique en est facilitée, et plus fréquente.

Mais ce n'est pas l'essentiel : l'équipe raisonne désormais en DCI, quel que soit le médicament prescrit, au grand dam des firmes pharmaceutiques et de leurs sbires, mais pour le meilleur intérêt des patients.

Des stagiaires sont déroutés, mais dans quelques années la majorité de leur stock sera constitué de noms de marques comportant la DCI.

©Hubert Ghestem Pharmacien (59)
La revue Prescrire 15 octobre 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (276) : 714.