Coût de recherche et développement
du médicament : la grande illusion |
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L'estimation du coût de recherche et développement
pharmaceutiques la plus souvent citée est fournie par un institut
en bonne partie financé par les firmes pharmaceutiques, à
partir de données confidentielles fournies par celles-ci. L'analyse
de la construction de cette estimation montre que le coût de
recherche et développement est largement surestimé.
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Pour
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Coût de recherche et développement du médicament :
la grande illusion
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Coût de la recherche pharmaceutique en augmentation :
pourquoi et pour quoi faire ?
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Bluffs en tous genres
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Mystère : le prix accordé
à Copaxone° fait sursauter
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Prix des médicaments remboursables :
quelle logique ?
Première partie - Années 1990 : une libéralisation
internationale croissante défavorable au contrôle
des prix des médicaments
Rev Prescr 2001 ; 21 (222) : 782-786.
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Deuxième partie - Prix proportionnels
à l'innovation : principe raisonnable, maigres résultats
Rev Prescr 2001 ; 21 (223) : 859-863.
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Troisième partie - Remises
de fin d'année : un système discret mais peu efficace
de maîtrise des dépenses
Rev Prescr 2002 ; 22 (234) : 855-859.
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Tous les pays
industrialisés sont confrontés aujourd'hui à
une croissance forte de leurs dépenses de santé, et
tout particulièrement de leurs dépenses pharmaceutiques.
Ces dernières croissent sous l'impulsion des différents
facteurs que sont le vieillissement de la population, une plus forte
proportion de consommateurs de médicaments à tous les
âges (notamment sous la pression de la publicité), et
des prix très élevés pour les nouveaux médicaments.
Ces prix très
élevés découlent du fait que les firmes pharmaceutiques
ont, de fait, obtenu la liberté des prix dans tous les pays
industrialisés, et/ou que les autorités chargées
de la fixation des prix dans ces pays acceptent des prix proches de
ceux exigés par les firmes.
Pourquoi les pouvoirs
publics acceptent-ils ces prix très élevés, alors
même que les systèmes solidaires de protection sociale
sont mis à mal par l'envolée de la facture pharmaceutique ?
Les raisons sont diverses (emploi, etc.), mais un motif souvent avancé
est celui du coût de recherche et développement des médicaments,
« gigantesque », selon les firmes pharmaceutiques.
Le coût
de recherche et développement le plus souvent cité est
de « 802 millions de dollars » par médicament.
Ce coût
a été estimé par un institut en bonne partie
financé par les firmes pharmaceutiques, à partir de
données confidentielles fournies par celles-ci.
Il s'agit en fait
d'un coût "échecs compris, coûts financiers
compris, et avant impôts". Les dépenses réelles
(alias décaissements) représentent la moitié
de ces " 802 millions de dollars ". Les coûts réels
sont encore diminués de moitié après impôt.
Une analyse détaillée de cette estimation montre d'autres
faiblesses méthodologiques qui en réduisent encore le
niveau de fiabilité.
Cette estimation
ne concerne que les nouvelles entités chimiques totalement
développées en interne.
Cette estimation
repose sur des coûts de développement clinique très
supérieurs à ceux qui émanent d'autres sources.
Le fait que cette
étude soit considérée comme "officielle"
tient essentiellement au fait que les firmes pharmaceutiques la présentent
comme telle.
Concernant le
cas (courant) des médicaments non intégralement développés
en interne, les données disponibles sont encore plus inconsistantes.
Une transparence
sur les coûts réels de recherche et développement
est indispensable pour que les pouvoirs publics prennent des décisions
raisonnées en matière d'allongement des brevets, de
protection des données, et de prix des médicaments.
Le coût
de recherche et développement doit être rapporté
aux profits des firmes pharmaceutiques, qui restent les plus élevés
de tous les secteurs économiques.
©La revue Prescrire 1er novembre 2003
Rev Prescr 2003 ; 23 (244) : 782-787.
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