Revue Prescrire, article en une, Constipation des adultes, octobre 2004
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Constipation des adultes
 
Dans la majorité des cas, la constipation est sans maladie sous-jacente. Rarement, elle est secondaire à une maladie organique ou fonctionnelle. Elle peut être aussi liée à une cause iatrogène, médicamenteuse.
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Constipation de l'adulte : prise en charge dans le cadre des soins primaires

Rev Prescrire 2004 ; 24 (254) : 688-698 (65 références).
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La plainte de constipation est fréquente, surtout chez les femmes et les personnes âgées. Elle a une large composante subjective à ne pas sous-estimer. Voici les propositions de la revue Prescrire :

Écouter et interroger le patient : faire préciser ce que recouvre la plainte de constipation, ce que ressent le patient et les risques qu'il imagine ; la date et le contexte de sa survenue ou de son aggravation ; le régime alimentaire habituel et les conditions de vie ; les antécédents médicaux, chirurgicaux, obstétricaux ; l'existence d'autres symptômes ; un traitement médicamenteux en cours ; l'usage antérieur de laxatifs.

Expliquer : le temps de transit variable ; l'influence du régime alimentaire, de l'apport hydrique (moins certain) et du mode de vie sur la constipation ; les risques limités de la constipation et ceux bien démontrés des laxatifs.

Conseiller d'abord des mesures diététiques et comportementales : un régime enrichi en son de blé et une diversification du régime alimentaire, riche en céréales complètes, en légumes et en fruits, un exercice physique régulier ; une présentation à la selle à heure régulière.

Proposer un laxatif de lest : ou un supplément de fibres alimentaires, lorsque les mesures alimentaires sont restées insuffisantes. Envisager d'éventuelles investigations complémentaires en cas d'échec d'un supplément de fibres ou d'un laxatif de lest.

À l'officine, inciter à une consultation médicale : si le patient se plaint aussi de douleurs abdominales, de perte de poids, de présence de sang dans les selles, d'épisodes de diarrhée, d'irritation anale, en particulier s'il est âgé de plus de 40 ans.

Vérifier la composition exacte du laxatif : y compris celle de l'excipient, et le mode d'emploi préconisé par le fabricant, avant de prescrire ou conseiller un laxatif, en particulier après échec d'un laxatif de lest. Attention aux composants inattendus !

Penser aux risques d'interactions médicamenteuses des laxatifs : stimulants et osmotiques salins en particulier, et notamment chez les patients polymédicamentés.

Déconseiller une utilisation prolongée de tout laxatif : des laxatifs stimulants et des osmotiques salins en particulier.

Durant la grossesse : des conseils diététiques avant tout ; s'abstenir si possible de laxatif, et déconseiller la prise de laxatifs stimulants.

Prévenir la constipation chez les personnes en fin de vie : l'utilisation de laxatifs, y compris un laxatif irritant, même sur une durée prolongée, si la balance bénéfices-risques est en faveur de cet usage.

Envisager la voie rectale : pour un traitement occasionnel, notamment en cas de difficulté à la défécation, et pour une rééducation de l'exonération.

Mettre en garde : vis-à-vis des laxatifs dits ''naturels'', qui cachent parfois des laxatifs stimulants, et de la prise quotidienne de tisanes laxatives, qui peuvent être riches en sennosides.

©La revue Prescrire 1er octobre 2004
Rev Prescrire 2004 ; 24 (254) : 688-698 (65 références).