Dans le cadre d'un
suivi structuré qui prend en compte le contexte psychologique et social,
deux tiers des patients poursuivent au long cours le traitement de substitution
et le suivi, avec un bénéfice physique et psychosocial, et des risques
modérés, lorsque les conditions de prescription sont respectées.
En
complément des interventions d'aides sociales et psychologiques parfois
nécessaires, une coordination médecin-pharmacien, et parfois une
dispensation fractionnée acceptée par le patient, peuvent l'aider
à éviter les dérapages, et l'irrégularité des
prises.
L'utilisation
de la buprénorphine en traitement de substitution expose à des effets
indésirables différents de ceux de la méthadone. Le risque
d'effets indésirables graves (hépatites, interactions avec les benzodiazépines,
décès par arrêt respiratoire) reste encore mal cerné,
en raison d'une utilisation rarement isolée, dans un contexte d'usage détourné
et de prises de risques multiples. Le risque de surdose orale est plus élevé
avec la méthadone, mais les auto-injections avec leurs conséquences
parfois graves ou handicapantes sont plus fréquentes chez les patients
sous buprénorphine.
La
substitution par buprénorphine par voie orale ne convient pas pour tous
les patients dépendants aux opiacés, et ne résume pas l'accompagnement
des usagers de drogues en demande de soins. Les pratiques persistantes d'injection
de comprimés de buprénorphine par voie intraveineuse incitent à
envisager d'autres formes de prise en charge, et notamment d'autres modes de substitution,
telle que le recours à la méthadone buvable, voire à un opiacé
injectable. ©La revue Prescrire 1er septembre
2005 Rev Prescrire 2005 ; 25 (264) ; 603-611 (71 références). |