La bouillotte traditionnelle est devenue concurrencée par divers dispositifs à chauffer par micro-ondes. Connus également sous le nom de "bouillottes micro-ondes", ces produits vendus en pharmacie ou par la grande distribution, portent selon les fabricants une dénomination variable, formée d'une association de l'un ou l'autre des mots : "compresse", "coussin" ou "poche" avec "réutilisable" et "chauffant(e)" ou "thermique" ou "chauffant-réfrigérant" ou "pour cryothérapie et thermothérapie" et sont qualifiés quelquefois de "micro-ondable".

Ils se présentent sous forme de poches remplies de gel (dérivés de glycols), destinées notamment à être utilisées chaudes (réchauffement dans de l'eau chaude ou au four à micro-ondes). La chaleur est proposée dans les douleurs rhumatismales, musculaires ou menstruelles.
Leur utilisation expose à certains risques évitables, dans le cadre familial mais aussi dans un cadre de soins.

Des brûlures graves sont provoquées par ces dispositifs.

Les dispositifs de type "poches de gels micro-ondables" cumulent deux sources de risques. D'une part, le four à micro-ondes chauffe profondément, mais inégalement et très vite à des températures très élevées. D'autre part, la rétention importante de la chaleur par les gels est plus durable qu'avec d'autres matériaux tels que le coton des compresses ou des serviettes.

Des brûlures sont parfois provoquées par un contact prolongé de produits à une température qui n'est pas initialement douloureuse ni inconfortable. La chaleur perçue n'est pas la chaleur transférée. Des modes d'emploi parfois insuffisants, et variant d'une marque à l'autre, sont des facteurs favorisants supplémentaires.

En pratique, l'emploi de ces dispositifs requiert un apprentissage minimal, en évitant toute précipitation. Les utilisateurs ont intérêt aussi à ne pas dépasser le temps de chauffage, à patienter au moins 10 minutes après avoir sorti la poche du four à micro-ondes et à l'homogénéiser avant de l'appliquer sur la peau.

Côté patient, la prudence conduit à ne pas utiliser ces produits sur certaines parties du corps à la peau plus fine, chez des personnes ayant la sensibilité altérée, les nourrissons et enfants à la peau fragile, les patients diabétiques, les patients atteints de troubles vasculaires ou de lésions de la peau.

©Prescrire 1er février 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (292) : 106-107.