Avec des firmes
qui font semblant d'innover, des autorités sanitaires qui
font semblant de réguler, des agences du médicament
qui font semblant d'être transparentes, le petit monde du
médicament a donné l'impression de tourner en rond
en 2003, loin des patients et des réalités quotidiennes.
Mais 2003 fut
aussi l'année de l'émergence de la société
civile dans les débats sur le cadre législatif européen
du médicament. Et les premiers résultats sur l'obligation
de transparence des agences du médicament donnent quelques
espoirs.
Une dizaine de
nouveautés, correspondant à de nouvelles substances
ou à de nouvelles indications thérapeutiques de substances
déjà disponibles, apportent un progrès thérapeutique
notable. Une vingtaine d'autres apportent des petits "plus"
en termes d'efficacité clinique, ou de moindre risque, ou
de meilleure praticité.
Les 200 à
300 autres nouveautés (selon que l'on inclut ou non les compléments
de gammes : nouvelles formes, nouveaux dosages ou nouvelles présentations)
ont une balance bénéfices-risques similaire à
celle de médicaments déjà existants. L'analyse
des données cliniques issues de leur évaluation ne
montre pas qu'elles apportent un avantage tangible pour les malades
; elles font, de fait, double emploi.
Comme chaque année,
quelques nouveautés, 7 en 2003, ont une balance bénéfices-risques
défavorable, et on s'étonne qu'elles aient pu être
mises sur le marché. Dans quelques cas enfin, 6 en 2003,
les données cliniques disponibles au moment de la mise sur
le marché, ne permettaient pas d'estimer l'apport de la nouveauté,
et la Rédaction ne s'est pas prononcée, dans l'attente
de données complémentaires.
©La revue Prescrire 15 février
2004
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