En France, deux
bêta-2 stimulants d'action prolongée, le salmétérol
et le formotérol, sont commercialisés pour le traitement symptomatique
continu de l'asthme par voie inhalée, en association avec un anti-inflammatoire
en continu tel un corticoïde inhalé.
Un
essai clinique, en double-aveugle, salmétérol versus placebo, ayant
inclus environ 26 000 patients, a été arrêté prématurément
en 2003 du fait d'un excès sous salmétérol d'épisodes
d'asthme grave et de décès liés à l'asthme. Le nombre
de décès liés à l'asthme a été, à
28 semaines, de 13 sous salmétérol versus 3 sous placebo, soit un
risque relatif d'environ 4 avec un intervalle de confiance à 95 %
allant de 1,2 à 15,3.
L'essentiel
de cette surmortalité a été observée dans le sous-groupe
non traité par corticoïde (soit 53 % du total des patients). 9 de
ces patients sont morts sous salmétérol versus aucun dans le groupe
placebo.
3 essais cliniques
de moindre taille ont montré un excès de crises d'asthme grave chez
des patients sous formotérol non associé à un corticoïde
(par exemple, dans un essai, 9 cas sur 271 patients sous formotérol versus
2 sur 277 sous placebo). Une méta-analyse de 19 essais cliniques bêta-2
stimulants d'action prolongée versus placebo a montré une augmentation
de crises d'asthme grave chez les adultes et chez les enfants. Quelques observations
ont fait état d'aggravations liées au salmétérol même
avec un corticoïde.
En
pratique, en traitement au long cours, les bêta-2 stimulants d'action prolongée
ne doivent en aucun cas être utilisés sans association à un
corticoïde inhalé.
©La revue Prescrire
15 janvier 2007 Rev Prescrire 2007 ; 27 (279) : 23-24. |