Les conseils hygiénodiététiques,
tels que les conseils de prévention cardiovasculaire, n'ont pas été
évalués par des essais comparatifs dans cette situation, mais paraissent
raisonnables : arrêt du tabac, arrêt ou modération d'une
consommation d'alcool à risque, lutte contre l'obésité ou
la sédentarité, réduction du sel et des graisses saturées
de l'alimentation. Pour autant, les conséquences en termes de qualité
de vie, notamment pour les personnes ayant une faible espérance de vie,
sont à prendre en compte.
Après
AVC ischémique sans cardiopathie emboligène, l'aspirine est l'antiagrégant
le mieux évalué. À la posologie de 75 mg à 325 mg
par jour, elle réduit le risque de récidive ou d'infarctus du myocarde,
au prix d'un risque modéré d'hémorragie grave, et diminue
la mortalité : elle évite environ 6 décès par
an pour 1 000 patients traités.
Dans
cette situation, les autres antiagrégants (clopidogrel, ticlopidine) et
les associations d'antiagrégants n'ont pas une balance bénéfices-risques
plus favorable que l'aspirine seule de manière clairement démontrée.
Après
AVC ischémique avec fibrillation auriculaire, un traitement antivitamine
K a eu une meilleure balance bénéfices-risques que l'aspirine dans
un essai. Mais, dans des essais conduits après AVC sans cardiopathie emboligène,
l'efficacité des traitements par antivitamine K a été similaire
à celle de l'aspirine en termes d'efficacité préventive,
et ils ont provoqué davantage d'hémorragies graves.
Dans
des essais conduits après AVC ischémique ou hémorragique,
des antihypertenseurs ont réduit le risque de récidive ou d'infarctus
du myocarde, sans modifier la mortalité : la majorité des patients
avaient une pression artérielle normale ou peu élevée avant
traitement.
Dans un essai,
pour un sous-groupe de patients ayant un antécédent d'AVC ischémique,
la simvastatine a évité environ 6 accidents coronariens par an pour
1 000 patients traités, sans modifier le risque de récidive
d'AVC.
Une endartériectomie
carotidienne faite après un AVC ischémique expose à un risque
immédiat de récidive ou de décès : au cours des
principaux essais le risque de décès a été accru en
valeur absolue d'environ 1 % et le risque de nouvel AVC ou de décès
d'environ 4,5 % en moyenne. Après un suivi de 5 ans, la balance bénéfices-risques
est clairement favorable lorsque la sténose carotidienne atteint 70 %
à 99 %, évitant en 5 ans environ 16 récidives pour 100
patients traités. L'avantage est moins net lorsque la sténose carotidienne
est entre 50 % et 70 % : l'endartériectomie prévient
alors environ 8 récidives en 5 ans pour 100 patients traités.
L'angioplastie
carotidienne avec pose d'endoprothèse est encore trop peu évaluée
après AVC ischémique pour qu'on puisse préciser sa place
dans la prise en charge.
Cette
prévention secondaire ne résume pas les soins utiles après
AVC ischémique : il faut aussi prendre en charge les séquelles neurologiques
et psychologiques, éviter les complications tardives, et traiter les pathologies
associées. ©La revue Prescrire 1er juin 2005 Rev
Prescrire 2005 ; 25 (262) : 436-442 (45 références). |