La prise en charge des accidents vasculaires cérébraux
(AVC) a évolué depuis quelques années, surtout pour les accidents
ischémiques : avec une attitude plus interventionniste à la phase
aiguë et une meilleure évaluation de certains traitements de prévention
cardiovasculaire. | |
Accidents vasculaires cérébraux :
le plus souvent ischémiques Les accidents vasculaires cérébraux
(AVC) sont ischémiques dans environ 80 % à 85 % des cas. Une cardiopathie
emboligène (surtout la fibrillation auriculaire) est présente dans
environ 20 % à 30 % des AVC ischémiques. Les principaux facteurs
de risque d'AVC sont les facteurs de risque cardiovasculaire habituels. Les
AVC sont souvent graves : un an après l'accident, la moitié des
patients sont décédés ou restent invalides. Après
un AVC, il existe un risque de récidive, plus élevé dans
les premières semaines qui suivent l'AVC. Il existe aussi un risque accru
d'accident cardiaque. À distance de l'AVC, le risque de nouvel accident
cardiovasculaire est d'environ 7 % par an.
Accident
vasculaire cérébral : le bilan initial Le diagnostic d'AVC
repose sur le scanner en urgence : à un stade précoce, il permet
de reconnaître les hémorragies intracérébrales et d'éliminer
les tumeurs et les hématomes sous-duraux, mais est souvent normal en cas
d'AVC ischémique. À un stade précoce, l'IRM avec séquence
de diffusion paraît utile en cas de symptômes minimes ou de signes
de localisations multiples. Le bilan initial vise à compléter
la recherche de diagnostics différentiels, à détecter des
affections associées, et à évaluer le risque de récidives.
En cas d'hémorragie intracérébrale, pour les patients jeunes,
une artériographie est à discuter.
Accident
vasculaire cérébral ischémique : le traitement médicamenteux
à la phase aiguë Des traitements antiagrégants ou
anticoagulants réduisent les risques de récidive ischémique
et d'embolie pulmonaire, au prix d'un risque de transformation hémorragique.
Certains thrombolytiques réduisent les séquelles, au prix d'un
risque immédiat et important d'aggravation et de décès par
transformation hémorragique. Dans les essais, l'utilisation systématique
de différents traitements à visée neuroprotectrice (inhibiteur
calcique, hémodilution, magnésium injectable, oxygénothérapie
ou autre) n'a pas réduit le risque de décès ou d'invalidité. L'hypertension
artérielle est très fréquente à la phase aiguë
des AVC, et régresse ensuite habituellement. L'utilisation des antihypertenseurs
est limitée aux AVC avec hypertension artérielle sévère
ou complication cardiaque. L'dème cérébral est
une cause importante de décès : ses traitements restent mal évalués.
D'autres traitements sont proposés uniquement en cas de complications installées.
©La revue Prescrire 1er avril 2005 Rev Prescrire 2005 ;
25 (260) : 282-295 (68 références). |