Revue Prescrire, article en une, massage cardiaque externe mars 2006
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Massage cardiaque externe : garder la cadence
 
Face à un arrêt cardiorespiratoire, chez les adultes, le mieux est d'appeler (ou de faire appeler) une unité mobile de réanimation et d'appliquer au plus tôt les gestes de survie : libération des voies aériennes, bouche-à-bouche et massage cardiaque externe.
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Arrêt cardiorespiratoire de l'adulte :
quand se passer du bouche-à-bouche ?

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Le massage cardiaque externe s'effectue en alternance avec le bouche-à-bouche au rythme de 15 compressions thoraciques pour 2 insufflations. Le nombre de compressions à réaliser, chez les adultes, est de 100 par minute environ.

Trois études prospectives, réalisées chez des adultes victimes d'un arrêt cardiorespiratoire, permettent de savoir si cette fréquence est bien appliquée en pratique, et si cela s'accompagne d'une meilleure reprise d'activité circulatoire spontanée.

Dans l'une réalisée en milieu hospitalier, la fréquence des compressions thoraciques a été inférieure à 90 par minute dans près de 28 % du temps consacré au massage cardiaque externe. Dans une autre étude réalisée en dehors de l'hôpital, la fréquence moyenne des compressions thoraciques effectuées pendant le massage cardiaque externe a été de 64 par minute.

Une étude prospective, réalisée dans trois hôpitaux, permet de constater que la fréquence des compressions thoraciques a été inférieure à 80 par minute pendant environ 40 % du temps consacré à l'application du massage cardiaque externe, et inférieure à 70 par minute pendant environ 22 % de ce temps.
Les plus hautes fréquences de compressions thoraciques ont été statistiquement corrélées avec une reprise plus fréquente d'activité circulatoire spontanée : chez les victimes d'arrêt cardiorespiratoire qui ont eu une reprise d'activité circulatoire spontanée, la fréquence moyenne des compressions thoraciques était de 90 versus 79 chez les victimes d'arrêt cardiorespiratoire qui n'ont pas eu de reprise d'activité circulatoire spontanée (p = 0,0033).
La reprise d'une activité circulatoire spontanée n'est qu'un critère clinique intermédiaire, et cette étude n'apporte pas d'information quant à la survie sans séquelles neurologiques. De plus, il ne s'agit pas d'un essai comparatif randomisé.

En pratique, malgré leurs limites, ces résultats encouragent à mieux appliquer ce geste de survie.

©La revue Prescrire 1er mars 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (270) : 206.