Prescrire, article en une, L'Agence européenne du médicament censure les données de pharmacovigilance , juillet 2009
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L'Agence européenne du médicament censure
les données de pharmacovigilance
   
Pas plus de 2 pages lisibles sur 68 pages d'un document concernant le rimonabant (ex-Acomplia°, retiré du marché depuis) !
Pour en savoir plus
 


Agence européenne du médicament et obligations de transparence : 4 ans d'évaluation par Prescrire
Rev Prescrire 2009 ; 29 (309) : 534-540.
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Caviardage en guise de "transparence" : la censure d'un rapport d'évaluation du rimonabant (Acomplia°) par l'Agence européenne du médicament
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Agence européenne du médicament et obligations de transparence :
4 ans d'évaluation par Prescrire
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Comment obtenir un document ou une information auprès de l'Agence européenne du médicament ?
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Bas les masques
Rev Prescrire 2009 ; 29 (309) : 481.
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Les données sur les effets indésirables des médicaments sont sensibles. Sensibles pour les patients et les soignants, qui ont besoin d'y avoir accès pour améliorer la qualité des soins. Sensibles pour les firmes pharmaceutiques, dont les affaires sont freinées par la divulgation des limites de leurs produits, particulièrement leurs risques.

Les agences du médicament détiennent beaucoup de données sur les effets indésirables des médicaments. Mais elles en diffusent peu.

Pour son travail de synthèse méthodique, Prescrire demande souvent à l'Agence européenne du médicament (EMEA) l'accès à des informations qui ne sont pas rendues publiques sur le site internet de cette agence. La réponse de l'Agence au sujet du rimonabant (ex-Acomplia°, retiré du marché depuis) est exemplaire de la censure exercée par les agences.

L'Agence a fourni à Prescrire plusieurs documents. Sur les 68 pages d'un rapport de l'Agence suédoise, il n'y a pas plus de 2 pages lisibles ; le reste du texte est méthodiquement noirci ligne par ligne, parfaitement caviardé, y compris la date du rapport ! (voir un aperçu page 537 et le document complet sur le site prescrire.org)

Sur un rapport de l'Agence européenne, 2 pages de données de fréquence des effets indésirables sont pareillement rendues illisibles. Etc.

L'Agence européenne se retranche derrière la protection des intérêts commerciaux et de la propriété intellectuelle pour tenter de justifier ces procédés.

Mais qu'est-ce qui justifierait que des autorités de santé privent les soignants et les patients d'informations de pharmacovigilance ? Quel secret industriel serait opposable à la nécessité de protéger les patients de la toxicité des médicaments ?

Pendant combien de temps encore les autorités vont-elles ainsi nuire à la population et se décrédibiliser en faisant passer les intérêts économiques des firmes avant ceux des patients ?

©Prescrire 1er juillet 2009
Rev Prescrire 2009 ; 29 (309) : 536.