Les tests de lecture dans la formation
continue |
 |
|
 |
Une thèse de médecine soutenue en 2004
par Jean-Luc Ung a recensé 35 tests de lecture francophones
et non francophones, en s'appuyant sur une recherche documentaire
fournie. |
|
 |
L'auteur souligne notamment l'importance de la solidité
des informations diffusées par le support, sur lequel s'appuie
chaque test, ainsi que le rôle possible des conflits d'intérêts.
Les responsables de l'accréditation des moyens de formation
individuelle trouveront dans cette thèse de quoi étoffer
leur réflexion sur un outil de formation insuffisamment connu.
Ils y trouveront aussi de quoi se convaincre que le Test de la revue
Prescrire fait figure d'exception à différents niveaux : fiabilité du support, procédure de préparation
des questionnaires, sérieux des corrections, importance et
régularité du travail demandé, enquêtes
de satisfaction, étude comparative de mémorisation.
En conclusion de sa recherche documentaire et de son enquête,
Jean-Luc Ung résume ce qu'il considère être les
avantages et les inconvénients des tests de lecture. Voici
des extraits significatifs de son texte sur le sujet (1).
Les avantages des tests de lecture
« Un test de lecture a plusieurs avantages :
- obliger le participant à lire dans un délai imparti
(date de clôture) ;
- mettre en exergue les points importants des articles (optimisation
du support pédagogique) ;
- obliger une lecture plus attentive et complète (découverte
de points ignorés lors de la première lecture en répondant
au test) ;
- laisser la liberté d'un mode de lecture et d'un mode de réponse
au test de lecture propre à chaque participant (laisser le
participant lire et répondre à son rythme (liberté),
utilisation possible comme un test de connaissances, utilisation au
sein de groupes de lecture) ;
- laisser au participant le temps d'une réflexion personnelle
sur sa lecture (recul par rapport à la lecture et maturation
des idées) ; (
)
- être un moyen de validation d'un support de formation continue
de qualité égale (par opposition à la qualité
inégale des séminaires et des enseignements post-universitaires) ;
- optimiser le temps de formation continue disponible (qualité
du support et évaluation, regroupement de plusieurs domaines
particuliers de la médecine en un seul test de lecture, réponse
au manque de temps nécessaire à la formation continue) ;
- améliorer la mémorisation des connaissances (directement
par l'intitulé des questions et/ou par l'effort de recherche
et/ou de relecture et/ou de mémorisation induits) ;
- offrir une évaluation à distance (temps et espace)
que n'offre aucun autre mode de formation continue (lecture puis réactivation
des connaissances deux mois après avec évaluation à
la clé) ;
- avoir une incidence sur l'amélioration des pratiques professionnelles
(selon les participants). Ceci amène le participant du test
de lecture à :
- avoir un esprit critique sur sa lecture (qualité de la lecture) ;
- avoir un esprit critique sur le support pédagogique (qualité
des informations médicales) ; (
)
- remettre en question sa pratique (qualité des soins et évaluation
de la qualité des soins). Le test de lecture utilise les avantages
de la formation continue individuelle non présentielle : (
)
- possible à domicile, en week-end (réponse à
la demande légitime de qualité de vie des professionnels
de santé). Un test de lecture a presque tous les avantages
d'un test : reproductibilité, compliance, facilité d'utilisation,
faible coût. Il se pose le problème de la validité
des résultats ».
Les inconvénients des tests de lecture
« - Le test de lecture nécessite l'adhésion
indispensable du participant au principe de l'évaluation (remise
en cause individuelle).
- Les qualités du test de lecture sont indissociables des qualités
de son support pédagogique. Un support pédagogique de
qualité médiocre engendrera un test de lecture médiocre.
En revanche, un support pédagogique de qualité n'entraînera
pas inévitablement un test de lecture de qualité.
- L'absence de transparence dans les processus d'élaboration
de certains tests de lecture et/ou de leur support pédagogique
est un obstacle à la reconnaissance de leurs qualités.
La participation excessive de certaines sources de financement (firmes
pharmaceutiques) fait courir le risque de conflits d'intérêts
quant à la pertinence des informations du support et du test
de lecture.
- Un problème important du test de lecture est la validité
et la validation des résultats. En effet, la validité
des résultats est différente si l'esprit du test de
lecture est une auto-évaluation simple ou une évaluation
par un tiers indépendant (hétéro-évaluation).
Dans le cadre d'une auto-évaluation, le participant peut être
enclin à un manque de motivation (aucun enjeu) et est exposé
aux variations de sa motivation personnelle. Ce qui est moins le cas
dans le cadre d'une hétéro-évaluation (motivation
par la délivrance d'un certificat ou d'un diplôme selon
le test de lecture). En revanche, se pose le problème du contrôle
des réponses. En effet, rien n'empêche un participant
de demander à un confrère de répondre au test
de lecture à sa place (validité incertaine du test de
lecture). Et en fonction de l'honnêteté intellectuelle
du participant, la validation des résultats dans le but d'obtenir
un diplôme ou un certificat est aléatoire.
- Un test de lecture n'offre pas certains avantages des modes présentiels
de formation continue (côté humain, échanges d'opinion
et d'expériences, démonstrations avec manipulations
pratiques) ».
© La revue Prescrire 1er décembre
2004
Rev Prescr 2004 ; 24 (256) : 865.
__________
Notes
1- Extraits de : Ung JL "Les tests de lecture dans la formation
continue des médecins" Thèse médecine,
Paris VII, 2004 : pages 110-112.
|
 |
 |
 |
|