Revue Prescrire, article en une, Test de lecture (thèse) décembre 2004
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Les tests de lecture dans la formation continue
 
Une thèse de médecine soutenue en 2004 par Jean-Luc Ung a recensé 35 tests de lecture francophones et non francophones, en s'appuyant sur une recherche documentaire fournie.
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Récapitulatif des principaux tests de lecture
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L'auteur souligne notamment l'importance de la solidité des informations diffusées par le support, sur lequel s'appuie chaque test, ainsi que le rôle possible des conflits d'intérêts.

Les responsables de l'accréditation des moyens de formation individuelle trouveront dans cette thèse de quoi étoffer leur réflexion sur un outil de formation insuffisamment connu.
Ils y trouveront aussi de quoi se convaincre que le Test de la revue Prescrire fait figure d'exception à différents niveaux : fiabilité du support, procédure de préparation des questionnaires, sérieux des corrections, importance et régularité du travail demandé, enquêtes de satisfaction, étude comparative de mémorisation.

En conclusion de sa recherche documentaire et de son enquête, Jean-Luc Ung résume ce qu'il considère être les avantages et les inconvénients des tests de lecture. Voici des extraits significatifs de son texte sur le sujet (1).

Les avantages des tests de lecture
« Un test de lecture a plusieurs avantages :
- obliger le participant à lire dans un délai imparti (date de clôture) ;
- mettre en exergue les points importants des articles (optimisation du support pédagogique) ;
- obliger une lecture plus attentive et complète (découverte de points ignorés lors de la première lecture en répondant au test) ;
- laisser la liberté d'un mode de lecture et d'un mode de réponse au test de lecture propre à chaque participant (laisser le participant lire et répondre à son rythme (liberté), utilisation possible comme un test de connaissances, utilisation au sein de groupes de lecture) ;
- laisser au participant le temps d'une réflexion personnelle sur sa lecture (recul par rapport à la lecture et maturation des idées) ; (…)
- être un moyen de validation d'un support de formation continue de qualité égale (par opposition à la qualité inégale des séminaires et des enseignements post-universitaires) ;
- optimiser le temps de formation continue disponible (qualité du support et évaluation, regroupement de plusieurs domaines particuliers de la médecine en un seul test de lecture, réponse au manque de temps nécessaire à la formation continue) ;
- améliorer la mémorisation des connaissances (directement par l'intitulé des questions et/ou par l'effort de recherche et/ou de relecture et/ou de mémorisation induits) ;
- offrir une évaluation à distance (temps et espace) que n'offre aucun autre mode de formation continue (lecture puis réactivation des connaissances deux mois après avec évaluation à la clé) ;
- avoir une incidence sur l'amélioration des pratiques professionnelles (selon les participants). Ceci amène le participant du test de lecture à :
- avoir un esprit critique sur sa lecture (qualité de la lecture) ;
- avoir un esprit critique sur le support pédagogique (qualité des informations médicales) ; (…)
- remettre en question sa pratique (qualité des soins et évaluation de la qualité des soins). Le test de lecture utilise les avantages de la formation continue individuelle non présentielle : (…)
- possible à domicile, en week-end (réponse à la demande légitime de qualité de vie des professionnels de santé). Un test de lecture a presque tous les avantages d'un test : reproductibilité, compliance, facilité d'utilisation, faible coût. Il se pose le problème de la validité des résultats ».

Les inconvénients des tests de lecture
« - Le test de lecture nécessite l'adhésion indispensable du participant au principe de l'évaluation (remise en cause individuelle).
- Les qualités du test de lecture sont indissociables des qualités de son support pédagogique. Un support pédagogique de qualité médiocre engendrera un test de lecture médiocre. En revanche, un support pédagogique de qualité n'entraînera pas inévitablement un test de lecture de qualité.
- L'absence de transparence dans les processus d'élaboration de certains tests de lecture et/ou de leur support pédagogique est un obstacle à la reconnaissance de leurs qualités. La participation excessive de certaines sources de financement (firmes pharmaceutiques) fait courir le risque de conflits d'intérêts quant à la pertinence des informations du support et du test de lecture.
- Un problème important du test de lecture est la validité et la validation des résultats. En effet, la validité des résultats est différente si l'esprit du test de lecture est une auto-évaluation simple ou une évaluation par un tiers indépendant (hétéro-évaluation). Dans le cadre d'une auto-évaluation, le participant peut être enclin à un manque de motivation (aucun enjeu) et est exposé aux variations de sa motivation personnelle. Ce qui est moins le cas dans le cadre d'une hétéro-évaluation (motivation par la délivrance d'un certificat ou d'un diplôme selon le test de lecture). En revanche, se pose le problème du contrôle des réponses. En effet, rien n'empêche un participant de demander à un confrère de répondre au test de lecture à sa place (validité incertaine du test de lecture). Et en fonction de l'honnêteté intellectuelle du participant, la validation des résultats dans le but d'obtenir un diplôme ou un certificat est aléatoire.
- Un test de lecture n'offre pas certains avantages des modes présentiels de formation continue (côté humain, échanges d'opinion et d'expériences, démonstrations avec manipulations pratiques) ».

© La revue Prescrire 1er décembre 2004
Rev Prescr 2004 ; 24 (256) : 865.

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Notes
1- Extraits de : Ung JL "Les tests de lecture dans la formation continue des médecins" Thèse médecine, Paris VII, 2004 : pages 110-112.