« Traitement des affections psychologiques
et psychiatriques résistant aux thérapeutiques usuelles ».
C'est ainsi que l'AMM définit sagement l'indication de ce nouveau
médicament. En réalité, même les affections
non résistantes y sont sensibles. |
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Alcalo-hétéroside,
extrait d'une plante du Haut-Tibet, le panaceum miraculosus Linn.
Plante d'ailleurs curieusement utilisée en médecine
traditionnelle comme hypnotique seulement (ce qui prouve que, contrairement
à ce que pensent certains, nos ancêtres n'avaient pas
tout découvert), la psychotropine est actuellement préparée
par synthèse.
Cette synthèse
est extrêmement délicate et c'est la raison qui est
avancée pour expliquer que nos trois laboratoires nationalisés
aient dû s'unir pour sa mise au point. Peut-être y a-t-il
cependant des raisons commerciales sous-jacentes (cela ne nous gêne
pas mais les contribuables - sinon les prescripteurs - aimeraient
être tenus au courant) ?
Les premières
étapes de la synthèse sont réalisées
à la Sanofi, la fixation du dernier groupement CF3 est confiée
à Roussel et c'est Rhône-Poulenc qui isole l'isomère
optique le plus actif. La psychotropine est apparemment dépourvue
de toxicité pour la plupart des espèces animales,
sauf pour certains poissons (ce qui risque de poser un problème
écologique grave d'ici quelques années car l'épuration
des eaux usées paraît très difficile).
Au plan pharmacologique,
la psychotropine est active sur la plupart des modèles animaux
: test à la réserpine, test à l'apomorphine,
souris combattantes, test du désespoir comportemental, etc.
(nous reviendrons sur ces tests dans un prochain dossier). Aucun
effet par contre sur les neuromédiateurs traditionnels. Un
chercheur américain, S. Snyder, a doublé les équipes
françaises et vient de mettre en évidence, grâce
à la psychotropine marquée, un récepteur spécifique.
Ce récepteur, retrouvé dans plusieurs structures cérébrales,
ne peut être excité que par l'arrivée simultanée
de deux molécules de psychotropine (un peu comme les coffres
des banques qui ne peuvent s'ouvrir que si deux clefs sont introduites
en même temps).
Au plan clinique,
les essais ont été entourés d'un certain secret
et par prudence un essai en triple aveugle a été réalisé
en collaboration avec des psychiatres belges et suisses.
Tous les résultats
sont concordants, une seule prise de 5 mg assure la guérison
de la grande majorité des malades.
L'énorme
intérêt, pour nous autres prescripteurs, est qu'il
ne sert à rien de faire un diagnostic précis. Dès
que nous soupçonnons un trouble, majeur ou mineur peu importe
ce que cela recouvre, la prescription est la même.
Malgré
l'absence à peu près totale d'effets secondaires (pas
plus qu'un placebo en tout état de cause et peut-être
même moins), il est recommandé de prescrire à
titre préventif une association Hydergine° + Tanakan°
qui permettrait d'éviter d'éventuels troubles circulatoires.
Il est possible qu'un traitement de consolidation ou de rappel soit
nécessaire après quelques années, mais le recul
est encore insuffisant pour l'affirmer.
Aucun doute
qu'il s'agit ici d'un progrès.
©La revue Prescrire 1er avril 2003
Rev Prescr 1984 ; 4 (34) : 2.
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