Après
infarctus du myocarde, pour diminuer le risque d'un nouvel accident cardiovasculaire,
on dispose de différentes mesures médicamenteuses, en particulier
l'utilisation d'une statine (simvastatine et pravastatine étant les mieux
évaluées) chez les coronariens ayant une LDL-cholestérolémie
supérieure à 2,4 mmol/l (soit 0,9 g/l), indépendamment du
sexe et de l'âge ; cette intervention diminue la mortalité totale
d'environ 2 % à 5 ans en valeur absolue.
Parmi
les mesures non médicamenteuses, plusieurs essais sont en faveur d'un régime
alimentaire dit "méditerranéen". Les
principales caractéristiques du régime alimentaire "méditerranéen"
sont : augmentation de la consommation de céréales (pain, pâtes,
riz, semoule, etc.) et de pommes de terre, de fruits et légumes, dont légumineuses
(haricots et fèves), et de noix, noisettes, amandes ; l'huile d'olive comme
principale source de graisses ; poissons et volailles, yaourts et fromages consommés
en quantité modérée ; réduction de la consommation
de viande rouge; éventuellement du vin en quantité modérée
aux repas.
Depuis
les essais indiens et français réalisés au début des
années 1990, on ne dispose que de quelques données supplémentaires.
L'absence de double aveugle conduit à des résultats de niveau de
preuves modeste. Mais en matière d'interventions alimentaires, le double
aveugle semble irréalisable.
Quoi
qu'il en soit, l'ensemble des données vont dans le sens d'un effet protecteur
du régime alimentaire de type "méditerranéen" en
prévention cardiovasculaire secondaire. Par comparaison indirecte, cet
effet paraît équivalent ou supérieur à celui d'un traitement
par statine.
En
pratique, il est raisonnable de proposer ce type d'alimentation, riche en céréales
et en fruits et légumes, dans la mesure où elle semble dénuée
d'effet indésirable grave et qu'elle est peu contraignante. ©La
revue Prescrire 15 septembre 2005 Rev Prescrire 2005 ; 25 (264) ;
613-614 (13 références). |