Firmes à l'honneur et Lanternes
rouges Les synthèses
de la revue Prescrire sur les nouveaux médicaments s'appuient sur une recherche
documentaire extensive visant à réunir les données d'évaluation,
notamment cliniques. En
plus des recherches dans les ouvrages de référence et dans les bases
de données bibliographiques classiques, la Rédaction effectue des
recherches sur les sites internet des agences du médicament, sur ceux des
organismes d'évaluation médicoéconomique, des agences d'évaluation
en soins de santé et de divers organismes spécialisés, en
fonction du domaine thérapeutique. Elle consulte également les revues
indépendantes de thérapeutique appartenant comme la revue Prescrire
au réseau de l'International Society of Drugs Bulletins (ISDB), et toute
institution indépendante pouvant être concernée par l'évaluation
du médicament en question. Le protocole de la recherche documentaire et
ses dates de réalisation sont publiés à la fin de chaque
synthèse. La
revue interroge aussi la ou les firme(s) qui commercialise(nt) le médicament
en France, de façon à prendre en compte toutes les données
d'évaluation ayant conduit à l'octroi de l'autorisation de mise
sur le marché (AMM) du médicament, y compris celles qui n'ont pas
été publiées. Ces données non publiées sont
détenues d'une part par l'agence du médicament qui a octroyé
l'AMM, et d'autre part, par la firme qui a obtenu l'AMM. Certaines
agences du médicament mettent à la disposition du public, de manière
transparente, l'ensemble de ces données, ainsi que leur rapports d'évaluation,
d'autres sont défaillantes ou pratiquent l'opacité. L'Agence française
de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) commence
à peine à sortir de l'opacité dans ce domaine, et l'Agence
européenne du médicament (EMEA) ne fait guère mieux.
De la même manière,
certaines firmes répondent aux demandes d'information de la revue Prescrire,
dans des délais raisonnables, et lui fournissent l'ensemble des données
qui ont permis l'obtention de l'AMM pour leur médicament. Ce sont ces firmes
que l'on retrouve "à l'honneur" dans le Palmarès de l'information.Quand
certaines d'entre elles ont informé la revue Prescrire très précocement
et en fournissant des données particulièrement exhaustives et détaillées,
elles sont "Premières nommées". En 2004, une nomination
spéciale concerne une firme qui s'est montrée particulièrement
transparente en matière de pharmacovigilance, ce qui est en pratique très
rare. D'autres firmes
ne répondent pas aux demandes d'information de la revue Prescrire ou répondent
de manière insuffisante. D'autres enfin répondent à moitié,
"oubliant" ou refusant de donner certains documents, sous des prétextes
divers : manque de disponibilité des services des affaires réglementaires,
lenteur des procédures administratives censées empêcher toute
transmission d'information, caractère "confidentiel" des données
cliniques, données détenues au niveau international et pas en France,
etc. À ces firmes, la Rédaction attribue une Lanterne rouge.
La Lanterne est parfois assortie d'une mention caractérisant l'attitude
de la firme et les carences de ses envois en réponse aux demandes de la
revue. Ainsi, en 2004, une Lanterne pour "faux-semblant d'information"
a été créée, distinguant des firmes qui prétendent
informer, mais dont les envois sont si tardifs et si indigents qu'elles se moquent
parfaitement de la revue Prescrire et de ses 28 000 abonnés.
Ainsi le Palmarès de
l'information permet d'encourager les firmes qui ont une politique d'information
responsable, et d'inciter celles qui sont défaillantes à se ressaisir. ©La
revue Prescrire 19 janvier 2006 |