L'acide alphalinolénique
(de la série oméga-3) est, avec l'acide linoléique (de la
série oméga-6), un des deux acides gras polyinsaturés dits
essentiels. Leur apport par l'alimentation est indispensable à l'humain.
L'acide alphalinolénique est présent principalement dans les huiles
de colza, de noix et de soja. Par
des processus chimiques d'élongation et de désaturation, l'allongement
de la chaîne carbonée de l'acide alphalinolénique aboutit
à d'autres acides gras de la série oméga-3 présents
en grande quantité dans les poissons gras des mers froides : acide eicosapentaénoïque
(EPA) et acide docosahexaénoïque (DHA) notamment.
La
consommation en acides gras polyinsaturés de la population française
est mal connue. Une carence en acides gras polyinsaturés semble rare.
En
prévention cardiovasculaire secondaire, plusieurs essais cliniques sont
en faveur d'une intervention diététique encourageant entre autres
la consommation d'acide alphalinolénique. Le niveau de preuves est modeste,
notamment parce qu'une augmentation de la consommation en acide alphalinolénique
n'était qu'une des modifications diététiques introduites.
Diverses
questions restent sans réponse claire : l'évaluation de l'efficacité
présumée des capsules d'huile de chair de poissons gras a amené
des résultats discordants qui sont insuffisants pour promouvoir début
2006 leur utilisation en prévention cardiovasculaire. Certains résultats
font même craindre un effet défavorable des capsules d'huile de poissons,
chez les coronariens en particulier.
Prendre
un supplément d'acides gras oméga-3 sous forme de capsules n'a pas
les mêmes conséquences que de manger davantage de poisson. En effet,
l'introduction du poisson va modifier l'alimentation et probablement diminuer
la consommation de viandes, ce que ne fait guère la prise de capsules.
De même, le mode de préparation des aliments, et du poisson en particulier,
a probablement une incidence sur la qualité diététique finale.
En
pratique, d'après les essais cliniques, ce sont les interventions diététiques
qui se rapprochent du régime dit "méditerranéen"
qui donnent les meilleurs résultats en prévention cardiovasculaire
secondaire. Les résultats cliniques tangibles sont plus importants avec
un meilleur niveau de preuves. ©La revue Prescrire
1er mars 2006 Rev Prescrire 2006 ; 26 (270) : 194-199 (27 références). |