Malgré l'échec
en janvier 2007 d'une première tentative du gouvernement de légaliser,
en France, des programmes industriels d'"aide à l'observance",
une nouvelle proposition de loi est annoncée. Les
données publiées à ce jour apportent peu de certitudes quant
à la pertinence de la notion d'observance ni sur l'efficacité des
programmes d'aide à l'observance. Il
n'y a aucune justification médicale aux programmes d'observance industriels
recensés en France à ce jour, qui semblent guidés par la
volonté d'organiser le sauvetage financier de médicaments à
problèmes. La priorité
en termes de santé publique n'est pas de contraindre les patients à
poursuivre des traitements lorsqu'ils sont peu efficaces, peu pratiques ou mal
tolérés, mais à améliorer ces traitements ou à
en choisir d'autres, dont la balance bénéfices-risques est plus
favorable. Les mesures
de surveillance des médicaments après AMM ("plans de gestion
des risques" et "études post-AMM") existantes ne doivent
en aucun cas être amalgamées à ces "programmes industriels
d'observance" sous le terme "ombrelle" de "programmes d'accompagnement",
au risque d'ôter toute crédibilité aux autorités de
santé. Les "programmes
industriels d'observance", forme déguisée de publicité
directe auprès du public, doivent rester interdits pour permettre aux patients
de se soigner sereinement, avec l'aide des professionnels de santé, de
leur entourage et d'autres malades concernés, sans pression d'origine commerciale.
©La
revue Prescrire 1er septembre 2007 |