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Obésité : maigrir sans médicament

 
Régime équilibré évitant les aliments à forte densité calorique, et activité physique. Il est raisonnable de viser une perte de 5 % à 10 % du poids initial.
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Des modalités très diverses de régime hypocalorique
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Obésité : de nombreuses complications graves
Rev Prescrire 2007 ; 27 (280) : 123-128.
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Obésité : des interventions non médicamenteuses pour réduire la morbidité
Rev Prescrire 2007 ; 27 (281) : 197-201.
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Obésité : maigrir sans médicament
Rev Prescrire 2007 ; 27 (282) : 275-281.
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Les adultes obèses (indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 kg/m2) ou en surpoids (IMC entre 25 kg/m2 et 30 kg/m2) ont intérêt à être informés que l'obésité expose à un risque accru de diabète, d'hypertension artérielle, d'hypercholestérolémie, de divers cancers, d'arthrose du genou, et d'apnées du sommeil, entre autres. Les femmes obèses ont un risque accru de complications de la grossesse et de l'accouchement. Il est probable que l'obésité diminue l'espérance de vie.

Des mesures diététiques visant à perdre du poids, associées à une augmentation de l'exercice physique, diminuent la pression artérielle, la LDL-cholestérolémie, l'incidence du diabète de type 2, et améliorent une gonarthrose ou un asthme.

Les interventions qui ont des effets indésirables graves ne sont pas justifiées chez des patients obèses en bonne santé par ailleurs et dont l'IMC est inférieur à 35 mkg/m2.

La réduction de l'apport calorique quotidien est le principal moyen de réduction du poids des personnes obèses. Une suppression ou une moindre consommation des aliments à forte densité calorique permet de conserver une ration alimentaire équilibrée entre les différents nutriments. Ce type de réduction calorique paraît aussi efficace que les autres régimes à long terme, sans comporter les risques d'effets indésirables des régimes très restrictifs ou très déséquilibrés. Les aliments à forte densité calorique sont ceux riches en lipides ou en glucides, mais pauvres en fibres et peu hydratés.

Un soutien personnalisé, à type de thérapie comportementale, éventuellement avec participation du conjoint, augmente les chances de succès du régime. Ce soutien comprend habituellement, entre autres : l'établissement d'objectifs réalistes ; l'identification des facteurs déclenchant les prises alimentaires (par exemple par la tenue d'un journal) ; la recherche, avec le patient, de solutions aux problèmes rencontrés, en valorisant chaque progrès réalisé, sans reproche ni jugement des échecs ; l'enseignement d'astuces facilitant les changements de comportement (faire ses courses le ventre plein, avec une liste, utiliser des plats et assiettes plus petits, etc.). L'efficacité varie vraisemblablement selon les intervenants. La participation à un groupe de personnes obèses semble utile.

Pour les patients hypercholestérolémiques et coronariens, mieux vaut s'inspirer du régime dit "méditerranéen", compatible avec une réduction des aliments à forte densité calorique.

En plus de la réduction calorique, une augmentation de l'activité physique favorise la perte de poids et son maintien à long terme. À défaut de sport, aménager des activités courantes peut les transformer en activités physiques énergiques, telles qu'une augmentation de la marche lors des déplacements quotidiens.

Il est raisonnable de viser une perte de 5 % à 10 % du poids initial. Mieux vaut reconnaître que les pertes de poids durables importantes sont rares. Certains patients obèses ont déjà fait des efforts considérables pour réduire modérément leur poids. Il n'est pas justifié que les soignants les incitent de manière répétitive à maigrir, ce qui risque d'être vécu comme un harcèlement ou une stigmatisation.

Étant donné les difficultés de traiter efficacement l'obésité, les patients déjà en surpoids devraient être incités à ne pas aggraver leur poids.

©La revue Prescrire 1er avril 2007
Rev Prescrire 2007 ; 27 (282) : 275-281 (22 références).