Revue Prescrire, article en une, Troubles psychiatriques sous isotrétinoïne, un anti-acné, janvier 2008
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Isotrétinoïne : troubles psychiatriques
 
Des notifications troublantes de suicides ont été recueillies dans divers pays. En pratique, mieux vaut évoquer le rôle du médicament en cas d'apparition de troubles psychiques pendant un traitement par isotrétinoïne.
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Isotrétinoïne : troubles psychiatriques
Rev Prescrire 2008 ; 28 (291) : 27.
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Traitement de l'acné :
surveillance particulière pour l'isotrétinoïne

mai 2006
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Fin 2007, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a fait état d’une « quinzaine de cas de suicide et une vingtaine de cas de tentative de suicide » sous isotrétinoïne orale, un antiacnéique, notifiés en France entre 1985 et 2007 (1). Selon cette agence, « les cas de suicide concernent majoritairement des patients avec des antécédents psychiatriques tels qu’une dépression ».

En mars 2007, la Food and Drug Administration (FDA) étatsunienne avait déjà rappelé les effets indésirables psychiatriques de l’isotrétinoïne, à côté de son effet tératogène (2). La FDA avait reçu entre 1982 et mai 2000, 37 notifications de suicide, 24 pendant le traitement et 13 après son arrêt, 110 cas d’hospitalisation pour dépression, idées suicidaires ou tentative de suicide, et 284 cas de dépression sans hospitalisation (3).

La firme Roche déclarait avoir connaissance en 2000 de : 1 247 notifications de troubles de l’humeur, dont 23 cas où la réintroduction a été suivie de la réapparition des troubles ; 120 notifications de troubles psychotiques, dont 20 cas où la réintroduction a été suivie de la réapparition des troubles ; 168 notifications de comportements suicidaires, dont 64 décès (4).

Au printemps 2007, la partie accessible au public de la base de données de pharmacovigilance britannique contenait 1 562 notifications concernant l’isotrétinoïne dont 463 de troubles psychiatriques. 38 décès au total ont été notifiés, dont 25 par suicide (5).

La part de l’isotrétinoïne dans la survenue de ces troubles est difficile à préciser, en particulier parce qu’une acné intense peut avoir des conséquences psychologiques. Mais quoi qu’il en soit, en pratique, mieux vaut évoquer le rôle du médicament en cas d’apparition de troubles psychiques pendant un traitement par isotrétinoïne.

©Prescrire 1er janvier 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (291) : 27.

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Références
1- Afssaps "Isotrétinoïne et effets psychiatriques" 22 novembre 2007. Site afssaps.sante.fr consulté le 22 novembre 2007 : 1 page.
2- U.S. Food and Drug Administration "FDA launches web page warning against buying Accutane and its generic versions online" 28 mars 2007. Site www.fda.gov consulté le 5 avril 2007 : 1 page.
3- U.S. Food and Drug Administration "The power of Accutane : the benefits and risks of a breakthrough acne drug" mars-avril 2001. Site www.fda.gov consulté le 17 avril 2007 : 5 pages.
4- U.S. Food and Drug Administration "Dermatologic and ophthalmic drugs advisory committee, Hoffmann-La Roche inc Psychiatric conditions" 18 septembre 2000. Site www.fda.gov consulté le 30 avril 2007 : 19 pages.
5- Medicines Control Agency "Adverse drug reactions online information tracking drug analysis print" 26 mai 2006. Site www.mhra.gov.uk consulté le 15 avril 2007 : 19 pages.