Revue Prescrire, article en une, hirsutisme février 2006
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Pilosité excessive chez les femmes

 
Différencier hypertrichose et hirsutisme
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Pilosité excessive chez les femmes : Différencier hypertrichose et hirsutisme
Rev Prescrire 2006 ; 26 (269) : 116-122.
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éflornithine (Vaniqa°) Hirsutisme facial des femmes : un effet modeste, réversible à l'arrêt du traitement
Rev Prescrire 2006 ; 26 (269) : 95.
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éflornithine (Vaniqa°)
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L'hypertrichose correspond à un développement excessif de poils (généralement sous forme de duvet) dans des zones cutanées non androgénodépendantes. Les hypertrichoses diffuses sont le plus souvent héréditaires ou induites par des médicaments (notamment phénytoïne, minoxidil et ciclosporine).

Chez les femmes, l'hirsutisme correspond au développement de poils terminaux dans des zones androgénodépendantes (lèvre supérieure, menton, poitrine, ligne ombilicopubienne, fesses, face antérieure des cuisses, etc.). L'évaluation clinique de l'hirsutisme est subjective. Un score clinique semi-quantitatif (dit de Ferriman et Gallwey) sert généralement de guide pour quantifier l'hirsutisme.

La prévalence de l'hirsutisme varie de 5 % à 15 % selon les populations étudiées et les critères utilisés.

L'examen clinique oriente le plus souvent le diagnostic étiologique, sans recours systématique aux dosages hormonaux. Le mode évolutif, la recherche de troubles des règles et de virilisme sont des clés diagnostiques.

Trois causes d'hirsutisme sont fréquentes : le syndrome des ovaires polykystiques, l'hirsutisme idiopathique, et l'hirsutisme dû à des médicaments. Les tumeurs virilisantes (ovariennes ou surrénaliennes) sont des causes rares mais graves.

Les traitements non médicamenteux de la pilosité féminine excessive (rasage, épilation, laser et autres) n'ont pas été évalués de manière comparative. Leurs effets indésirables et leurs coûts respectifs, ainsi que le temps de latence avant la repousse des poils, conditionnent leur choix.

En France, hormis les spécialités à base d'acétate de cyprotérone (en comprimé) et d'éflornithine (en crème dermique), de nombreux médicaments sont employés par voie orale dans le traitement de l'hirsutisme, sans autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication. Pour la plupart, leur dossier d'évaluation est indigent.

Dans l'hirsutisme, la spironolactone et l'acétate de cyprotérone, par voie orale, sont les médicaments les plus efficaces, selon des essais comparatifs de petite taille. Leur effet est suspensif mais non curatif.

Il n'est pas démontré que l'éflornithine en crème dermique à 11,5 % soit plus efficace que les autres thérapeutiques "locales". Ses effets indésirables sont fréquents et variés : acnés, pseudofolliculites, érythèmes, etc.

Le traitement de la pilosité féminine excessive symptomatique d'une affection est d'abord celui de la cause. Sinon, le mieux est de recourir en premier lieu aux méthodes "locales" simples. En cas d'échec ou d'insatisfaction des patientes, le recours à la spironolactone semble cohérent.

©La revue Prescrire 1er février 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (269) : 116-122 (29 références).