Revue Prescrire, article en une, antidépresseurs et malformations congénitales juin 2006
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Antidépresseurs IRS et malformations congénitales
 
En pratique, tous les IRS sont impliqués quant au risque d'augmentation des malformations congénitales ; cependant davantage de données inquiétantes concernent la paroxétine.
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Antidépresseurs IRS et malformations congénitales
Rev Prescrire 2006 ; 26 (273) : 430-431.
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Les antidépresseurs inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS) pris en fin de grossesse exposent 20 % à 30 % des nouveau-nés à des troubles néonatals : agitations, troubles du tonus et de la succion, convulsions, hyponatrémies, etc.

Des données inquiétantes concernant un effet tératogène sont devenues disponibles fin 2005.

À partir d'une cohorte danoise qui a inclus 1 054 femmes enceintes, le risque relatif estimé de l'ensemble des malformations congénitales pour les femmes ayant reçu une prescription d'un IRS, par rapport à la population générale, a été de 1,4 (intervalle de confiance à 95 % (IC à 95 %) : 1,1-1,9), et celui des malformations cardiaques de 1,6 (IC à 95 % : 1,0-2,6).

Une étude étatsunienne rétrospective a comparé les nouveau-nés de femmes ayant reçu une dispensation de paroxétine pendant le premier trimestre de leur grossesse versus l'ensemble des nouveau-nés exposés à d'autres antidépresseurs : 4 % des nouveau-nés exposés à la paroxétine ont été atteints d'une malformation, et 2 % d'une malformation cardiaque. Le risque relatif estimé pour l'ensemble des malformations congénitales a été de 2,20 (IC à 95 % : 1,34-3,63), et le risque relatif estimé des malformations cardiovasculaires a été de 2,08 (IC à 95 % : 1,03-4,23).

L'analyse d'un registre de naissances suédois a montré un risque relatif estimé de malformations cardiaques associé à la paroxétine, par rapport à la population générale, de 2,22 (IC à 95 % : 1,39-3,55).

Une autre étude étatsunienne a montré un risque global de malformations augmenté sous paroxétine par rapport à l'ensemble des antidépresseurs. Le risque de malformations cardiovasculaires n'a pas paru augmenté de façon statistiquement significative.

Selon une étude cas/témoins menée à partir d'un registre de malformations étatsunien, pour l'ensemble des IRS le risque relatif estimé d'omphalocèle a été de 3,0 (IC à 95 % : 1,4 à 6,1), et celui des craniosynostoses de 1,8 (IC à 95 % : 1,0-3,2).

En pratique, l'ensemble des IRS sont impliqués quant au risque d'augmentation des malformations congénitales ; cependant davantage de données inquiétantes concernent la paroxétine. L'importance du risque de malformations sous paroxétine justifie de bien peser l'intérêt du traitement : réalité du diagnostic, bénéfices prévisibles, effets indésirables, alternatives envisageables.

©La revue Prescrire 15 juin 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (273) : 430-431 (12 références).