Quand
des firmes industrielles ont la chance de commercialiser des produits
à un prix élevé, elles ont naturellement tendance
à vouloir tirer profit de ces produits pendant longtemps.
C'est le cas des firmes pharmaceutiques qui cherchent à conserver
le plus longtemps possible une exclusivité de commercialisation
(alias monopole) sur leurs médicaments.
Cette
volonté est d'autant plus forte aujourd'hui que ces firmes
pharmaceutiques traversent une période de faible créativité,
et qu'elles ont, à court terme, peu de nouveaux médicaments
d'intérêt majeur à commercialiser. Tous les
moyens sont alors bons pour protéger les médicaments
existants, et empêcher qu'ils soient copiés dès
l'échéance des brevets.
La
révision en cours de la réglementation européenne
du médicament est l'occasion pour l'industrie pharmaceutique
de chercher à renforcer trois de ces moyens. Elle vise, par
un lobbying intensif, à modifier les projets de Directive
et de Règlement pour :
allonger la durée de protection des données
pour les médicaments de prescription.
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créer une protection des données pour les médicaments
devenus d'automédication (après un "switch"
(terme expliqué ci-après)).
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créer le concept de médicament "biogénérique",
qui ne pourrait pas être commercialisé aussi facilement
qu'un "générique" classique.
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Il
est cohérent de récompenser les efforts de recherche
d'un industriel par une exclusivité commerciale. Mais les
prétextes économiques ou pseudoscientifiques invoqués
aujourd'hui pour allonger encore la durée de cette exclusivité
en Europe, alors qu'elle est déjà l'une des plus longues
du monde, ne tiennent pas.
Il est temps d'arrêter l'escalade et de cesser de soutenir
artificiellement les firmes pharmaceutiques en situation de monopole.
Mieux vaut les encourager à concentrer leurs efforts sur
la recherche de médicaments constituant de véritables
progrès thérapeutiques, dans les situations où
l'on en a besoin.
©Le Collectif Europe et Médicament
1er octobre 2003
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