Information des patients : diffuser une
information fiable via les agences plutôt que faire semblant
de contrôler la publicité des firmes pharmaceutiques
Les propositions
ambiguës de la Commission visant à favoriser de fait
la diffusion par les firmes de publicités déguisées
pour les médicaments de prescription en Europe ont été
rejetées de manière éclatante par le Parlement
européen. Les députés ont senti tous les risques
qu'il y aurait à cautionner cette publicité déguisée,
aussi incontrôlable que l'actuelle publicité aux professionnels
de santé. Ils ont voté de nombreux amendements visant
à favoriser la mise à disposition du public d'information
fiable par les agences du médicament.
Ne tenant aucun
compte du vote du Parlement, d'ores et déjà approuvé
publiquement par plusieurs ministres, la Commission propose de nouveau
son projet initial. Elle prend position contre les amendements qui
s'opposent à une dérive vers la publicité directe
au public pour des médicaments de prescription, ainsi que
les amendements qui visent à développer une information
des patients indépendante des firmes pharmaceutiques.
La Commission
prend ainsi position contre le fait que le conditionnement ou la
notice des médicaments puisse comporter une information mieux
adaptée aux patients. Par exemple : l'ajout de mentions
en braille sur les boîtes est jugé "disproportionné"
par la Commission. Les associations de personnes non voyantes apprécieront.
Ou encore la mention de la dénomination commune internationale
sur les publicités dites "de rappel", destinées
aux professionnels de santé ou au public, n'est pas considérée
comme indispensable par la Commission. Ceux qui se souviennent des
"remèdes secrets" du début du XXe siècle
prendront la mesure.
Le Collectif demande que les amendements 74 et 78 - article 1
points 37 et 38bis, et les amendements 106, 107 et 191 -
article 1 point 55b et 57 soient maintenus.
©La revue Prescrire, pour
le Collectif Europe et Médicament 7 avril 2003
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