Revue Prescrire, article en une, Grippe chez l'enfant décembre 2003
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Vacciner les enfants contre la grippe ?
Seulement en cas de risque élevé de complication grave
 
Pour les enfants en bonne santé, le risque de complication grippale ne paraît pas suffisant pour justifier une vaccination étant donné aussi les incertitudes sur les conséquences de cette vaccination à grande échelle.
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Grossesse et vaccin contre la grippe
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Vacciner les enfants contre la grippe ?

Rev Prescrire 2003 ; 23 (245) : 852-856 (47 références).
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Chez l'enfant, les symptômes de la grippe sont le plus souvent semblables à ceux de l'adulte. Des signes digestifs tels que nausées, douleurs abdominales et diarrhée sont fréquents. Les symptômes sont parfois limités à une rhinopharyngite sans fièvre.

La grippe est à l'origine d'hospitalisation chez les nourrissons, mais en général l'évolution est néanmoins bénigne.

Les grippes mortelles touchent surtout les enfants porteurs d'anomalies congénitales graves. Dans la population générale, la mortalité due à la grippe chez les nourrissons et les jeunes enfants n'est pas différente de celle observée chez les grands enfants et les jeunes adultes, selon des données des États-Unis d'Amérique (environ 1 à 2 pour 100 000).

Chez les nourrissons, les syndromes grippaux compliqués sont plus souvent le fait du virus respiratoire syncytial que du virus de la grippe.

Jusqu'à l'âge de 4 mois à 6 mois, les enfants sont protégés par les anticorps maternels contre la grippe.

Lors des essais cliniques chez des grands enfants, l'efficacité du vaccin inactivé contre la grippe a été du même ordre que celle chez l'adulte. La réaction immunitaire paraît moindre chez les nourrissons et les jeunes enfants.

Les effets indésirables du vaccin contre la grippe sont les mêmes chez les enfants que chez l'adulte : les plus fréquents sont la douleur au point d'injection et la fièvre. L'évaluation actuelle chez l'enfant ne permet pas d'exclure la survenue d'effets indésirables rares mais graves.

En pratique, une vaccination des enfants à risque de complication de la grippe est justifiée ; notamment ceux atteints d'anomalies congénitales graves, surtout cardiaques ou pulmonaires, de mucoviscidose, d'asthme sévère, ou ayant un diabète mal équilibré.

La vaccination des enfants en bonne santé n'est pas justifiée  ; les bénéfices prévisibles en termes de prévention de complications graves sont faibles et n'excèdent peut-être pas les risques d'une vaccination de masse. Il n'est pas démontré que la vaccination des enfants dans l'entourage d'un sujet à risque élevé de complication de la grippe ait un intérêt préventif pour celui-ci.

©La revue Prescrire 1er décembre 2003
Rev Prescrire 2003 ; 23 (245) : 852-856 (47 références).