Chez l'enfant,
les symptômes de la grippe sont le plus souvent semblables
à ceux de l'adulte. Des signes digestifs tels que nausées,
douleurs abdominales et diarrhée sont fréquents. Les
symptômes sont parfois limités à une rhinopharyngite
sans fièvre.
La grippe est
à l'origine d'hospitalisation chez les nourrissons, mais
en général l'évolution est néanmoins
bénigne.
Les grippes
mortelles touchent surtout les enfants porteurs d'anomalies congénitales
graves. Dans la population générale, la mortalité
due à la grippe chez les nourrissons et les jeunes enfants
n'est pas différente de celle observée chez les grands
enfants et les jeunes adultes, selon des données des États-Unis
d'Amérique (environ 1 à 2 pour 100 000).
Chez les nourrissons,
les syndromes grippaux compliqués sont plus souvent le fait
du virus respiratoire syncytial que du virus de la grippe.
Jusqu'à
l'âge de 4 mois à 6 mois, les enfants sont protégés
par les anticorps maternels contre la grippe.
Lors des essais
cliniques chez des grands enfants, l'efficacité du vaccin
inactivé contre la grippe a été du même
ordre que celle chez l'adulte. La réaction immunitaire paraît
moindre chez les nourrissons et les jeunes enfants.
Les effets indésirables
du vaccin contre la grippe sont les mêmes chez les enfants
que chez l'adulte : les plus fréquents sont la douleur
au point d'injection et la fièvre. L'évaluation actuelle
chez l'enfant ne permet pas d'exclure la survenue d'effets indésirables
rares mais graves.
En pratique,
une vaccination des enfants à risque de complication de la
grippe est justifiée ; notamment ceux atteints d'anomalies
congénitales graves, surtout cardiaques ou pulmonaires, de
mucoviscidose, d'asthme sévère, ou ayant un diabète
mal équilibré.
La vaccination
des enfants en bonne santé n'est pas justifiée ;
les bénéfices prévisibles en termes de prévention
de complications graves sont faibles et n'excèdent peut-être
pas les risques d'une vaccination de masse. Il n'est pas démontré
que la vaccination des enfants dans l'entourage d'un sujet à
risque élevé de complication de la grippe ait un intérêt
préventif pour celui-ci.
©La revue Prescrire 1er décembre
2003
Rev Prescrire 2003 ; 23 (245) : 852-856 (47 références).
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