Décès périnatals |
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Les décès périnatals sont les
décès d'enfants nés après au moins 22
semaines d'aménorrhée et/ou pesant plus de 500 g,
décédés in utero ou à moins de 7 jours
de vie. Ces décès touchent plus de 5 000 grossesses
par an en France. |
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Parmi les morts
ftales à terme, plus d'un tiers restent inexpliquées.
Selon la réglementation
en vigueur en France, les corps des ftus et des enfants décédés,
qu'il y ait ensuite funérailles ou non, doivent être
traités de manière particulière, sans confusion
avec les déchets hospitaliers. La crémation ou l'inhumation
sont obligatoires.
Après un
décès périnatal, le deuil est difficile. Les
sentiments de culpabilité, de perte de l'estime de soi, d'isolement
social sont fréquents. L'absence de souvenirs de vie commune
rend difficile la reconnaissance de la mort. Des réactions
de deuil périnatal se prolongent au-delà de 1 an
chez 20 % à 40 % des parents.
Quand le décès
est dû à une interruption médicale de grossesse,
au deuxième ou au troisième trimestre, la réaction
à la perte est d'intensité comparable à celle
suivant une mort ftale spontanée.
Malgré
le faible niveau de preuves des études d'évaluation
de l'accompagnement des familles touchées par ce type de deuil,
les publications recensées traduisent une avancée de
la réflexion et des pratiques au cours des dernières
décennies.
La conscience
de l'existence de l'enfant par les parents est habituellement précoce
au cours de la grossesse. L'importance accordée au décès
périnatal, notamment par les soignants, doit être aussi
grande que celle accordée au décès plus tardif
d'un enfant né vivant. Les dispositions réglementaires
françaises ont évolué pour faciliter la reconnaissance
administrative de l'enfant.
Les contacts avec
l'enfant mort, ainsi que tous les rituels permettant de laisser des
traces de l'enfant, sont souhaités par la majorité des
familles. Ces souvenirs donnent une place à l'enfant mort,
et permettent la remémoration. Cependant, il n'y a pas de raison
de l'imposer aux parents qui ne souhaitent pas ces contacts, après
un entretien à ce sujet.
L'attitude des
soignants envers les parents est vécue comme un élément
important : davantage de dialogue, d'explications, d'informations
et d'empathie sont généralement demandés. Un
suivi programmé à distance peut être bénéfique,
en particulier en cas d'isolement social. Des informations techniques
sont souvent demandées : information sur la cause du décès,
sur une future grossesse, conseil génétique, etc.
Il paraît
logique de proposer un suivi aux parents, voire une prise en charge
plus soutenue en cas d'évolution défavorable, avec une
attention particulière aux parents n'ayant pas trouvé
suffisamment de soutien dans le couple ou l'entourage.
La durée
du deuil après un décès périnatal est
parfois prolongée jusqu'à 4 ans. Le chagrin fluctue
et est exprimé différemment selon les individus, notamment
dans le couple. Les parents doivent être rassurés sur
le caractère non pathologique de cette évolution.
La fréquence
de survenue des décès périnatals impose que les
soignants qui suivent des femmes enceintes intègrent le décès
périnatal dans leur réflexion. Leur tâche n'est
pas d'effacer le deuil, mais de les aider à assumer cet événement,
et de prévoir toute une gamme de dispositions pratiques et
d'interventions susceptibles d'être souhaitées par les
familles pour les aider.
©La revue Prescrire 1er juillet 2003
Rev Prescr 2003 ; 23 (241) : 515-521.
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