Parmi les motifs,
retenons :
Celebrex° (célécoxib), sécurité
d'emploi trompeuse : « Le mailing diffusé par
voie postale le 12 octobre 2004 aux professionnels de santé
affirme que "parmi les nombreuses études conduites antérieurement
avec Celebrex, aucune d'entre elles n'a mis en évidence un
risque cardiovasculaire augmenté chez les patients souffrant
d'arthrose et de polyarthrite rhumatoïde, même à
des doses supérieures aux doses thérapeutiques",
et présente (
) les assertions suivantes : - "une
étude prospective (...) n'augmente pas le risque cardiovasculaire
comparativement aux AINS classiques" ; - "une étude
rétrospective (...) a montré que Celebrex n'entraîne
pas de risque accru d'événements cardiovasculaires
en comparaison aux autres thérapeutiques anti-inflammatoires
étudiées" ; - "une étude de cohorte
(...) a conclu que la prise de Celebrex n'augmentait pas le risque
d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque congestive par rapport
à des patients ne prenant pas d'AINS" ; - "dans
une étude récente (...) sponsorisée par la
FDA les patients traités par Celebrex n'ont pas présenté
d'augmentation du risque d'accidents cardiaques" ; (
).
Cette présentation est basée notamment, pour chacun
de ces mailings, sur l'analyse de trois études rétrospectives
et purement observationnelles ; (
) de telles études
ne sont pas méthodologiquement conçues pour démontrer
ou infirmer un lien de cause à effet entre Celebrex et le
risque de survenue d'événements cardio-vasculaires
; (
) en conséquence ces études ne permettent
pas de démontrer que Celebrex n'augmente pas le risque précité
; (
) par voie de conséquence (
) l'affirmation
selon laquelle la sécurité d'emploi de Celebrex sur
le plan cardio-vasculaire en situation pragmatique a été
démontrée est trompeuse ; (
) » (1).
Depuis septembre
2004, la firme Pfizer a essayé de prendre le marché
du rofécoxib (ex-Vioxx°) avec son célécoxib
(Celebrex°), comme elle avait réussi à prendre
le marché de la cérivastatine (ex-Staltor°, Cholstat°)
avec l'atorvastatine (Tahor°). Cette fois-ci, c'est plus difficile.
La firme Pfizer écope d'une interdiction de publicité
pour sa lettre d'"information" aux professionnels de santé,
interdiction assortie de l'obligation pour la firme de diffuser
un courrier rectificatif aux professionnels de santé.
Ainsi, les pouvoirs
publics savent se mobiliser lorsqu'ils se sentent menacés
d'être interrogés sur la pertinence de leurs décisions
ou non-décisions. Les mêmes pouvoirs publics, qui ont
affirmé avoir été vigilants en mettant en uvre
l'étude Cadeus, étude "purement observationnelle"
dont les résultats sont annoncés pour mars 2005, vont
cependant devoir expliquer clairement ce qu'elle démontre,
et à quoi elle a servi.
©La revue Prescrire 15 mars 2005
Rev Prescrire 2005 ; 25 (259) : 192.
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Références
1- Décision du 24 décembre 2004 publiée au
Journal Officiel du 26 janvier 2005 : 1361.
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