Revue Prescrire, article en une, Coxibs Celebrex interdiction de publicité mars 2005
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Celebrex°
une interdiction cinglante de publicité publiée au Journal officiel
 
Une décision de l'Agence française des produits de santé a interdit deux mailings, des 1er et 12 octobre 2004, diffusés par la firme Pfizer.
Pour en savoir plus
 

Non merci...à la publicité déguisée en "information"

Rev Prescrire 2005 ; 25 (259) : III de couv.
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Comment éviter les prochaines affaires Vioxx° ?
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Coxibs : des nouveautés qui ne tiennent pas leurs promesses
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Itinéraire  (33 textes au 1er mars 2005)

Parmi les motifs, retenons :
Celebrex° (célécoxib), sécurité d'emploi trompeuse : « Le mailing diffusé par voie postale le 12 octobre 2004 aux professionnels de santé affirme que "parmi les nombreuses études conduites antérieurement avec Celebrex, aucune d'entre elles n'a mis en évidence un risque cardiovasculaire augmenté chez les patients souffrant d'arthrose et de polyarthrite rhumatoïde, même à des doses supérieures aux doses thérapeutiques", et présente (…) les assertions suivantes : - "une étude prospective (...) n'augmente pas le risque cardiovasculaire comparativement aux AINS classiques" ; - "une étude rétrospective (...) a montré que Celebrex n'entraîne pas de risque accru d'événements cardiovasculaires en comparaison aux autres thérapeutiques anti-inflammatoires étudiées" ; - "une étude de cohorte (...) a conclu que la prise de Celebrex n'augmentait pas le risque d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque congestive par rapport à des patients ne prenant pas d'AINS" ; - "dans une étude récente (...) sponsorisée par la FDA les patients traités par Celebrex n'ont pas présenté d'augmentation du risque d'accidents cardiaques" ; (…). Cette présentation est basée notamment, pour chacun de ces mailings, sur l'analyse de trois études rétrospectives et purement observationnelles ; (…) de telles études ne sont pas méthodologiquement conçues pour démontrer ou infirmer un lien de cause à effet entre Celebrex et le risque de survenue d'événements cardio-vasculaires ; (…) en conséquence ces études ne permettent pas de démontrer que Celebrex n'augmente pas le risque précité ; (…) par voie de conséquence (…) l'affirmation selon laquelle la sécurité d'emploi de Celebrex sur le plan cardio-vasculaire en situation pragmatique a été démontrée est trompeuse ; (…) » (1).

Depuis septembre 2004, la firme Pfizer a essayé de prendre le marché du rofécoxib (ex-Vioxx°) avec son célécoxib (Celebrex°), comme elle avait réussi à prendre le marché de la cérivastatine (ex-Staltor°, Cholstat°) avec l'atorvastatine (Tahor°). Cette fois-ci, c'est plus difficile. La firme Pfizer écope d'une interdiction de publicité pour sa lettre d'"information" aux professionnels de santé, interdiction assortie de l'obligation pour la firme de diffuser un courrier rectificatif aux professionnels de santé.

Ainsi, les pouvoirs publics savent se mobiliser lorsqu'ils se sentent menacés d'être interrogés sur la pertinence de leurs décisions ou non-décisions. Les mêmes pouvoirs publics, qui ont affirmé avoir été vigilants en mettant en œuvre l'étude Cadeus, étude "purement observationnelle" dont les résultats sont annoncés pour mars 2005, vont cependant devoir expliquer clairement ce qu'elle démontre, et à quoi elle a servi.

©La revue Prescrire 15 mars 2005
Rev Prescrire 2005 ; 25 (259) : 192.

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Références
1- Décision du 24 décembre 2004 publiée au Journal Officiel du 26 janvier 2005 : 1361.