Revue Prescrire, article en une, Réussir l'arrêt d'une benzodiazépine, fevrier 2008
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Réussir l'arrêt d'une benzodiazépine

   
Certaines interventions aident efficacement au sevrage.
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Réussir l'arrêt d'une benzodiazépine
Rev Prescrire 2008 ; 28 (292) : 115.
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Plaintes de mauvais sommeil
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Le syndrome de sevrage à l'arrêt des benzodiazépines comprend des signes d'anxiété, un rebond de l'insomnie mais aussi diverses perturbations des perceptions telles que hallucinations, distorsion de l'image corporelle, confusion mentale. À l'arrêt des benzodiazépines prises à dose élevée, surviennent parfois des troubles neurologiques tels que convulsions ou confusions.

Quand le sommeil est de retour, la durée du sommeil paradoxal augmente, d'où la survenue de nombreux cauchemars. Ces symptômes font croire à tort que le médicament était efficace, et sont parfois la cause d'un usage prolongé de benzodiazépine.

La sévérité du syndrome de sevrage semble liée à la durée du traitement, à l'utilisation de doses élevées de benzodiazépine, ou d'une benzodiazépine à demi-vie courte. Les patients âgés semblent particulièrement sensibles au syndrome de sevrage.

Chez les adultes, il est démontré qu'un syndrome de sevrage est moins fréquent quand l'arrêt des benzodiazépines est progressif et associé à une information sur les problèmes liés aux benzodiazépines et à une thérapie comportementale.

Certains essais ont montré que des interventions ponctuelles amènent environ 25 % des patients à diminuer voire à arrêter complètement le médicament, alors qu'ils étaient satisfaits de leur traitement médicamenteux et qu'ils ne demandaient qu'à le poursuivre. Les interventions testées consistaient à informer les patients sur les effets indésirables des benzodiazépines et sur les signes de sevrage, sur les principes physiologiques du sommeil et à proposer un aménagement de la stratégie d'endormissement du type "contrôle par le stimulus", lors de consultations spécifiques hebdomadaires.

Chez un patient qui est sous benzodiazépine depuis un certain temps et qui dort mal, il est fréquent que le médicament ne soit plus efficace sur le sommeil alors que les effets indésirables persistent, notamment sur la mémoire et la vigilance. Mieux vaut alors amener le patient à prendre conscience de ce problème, et envisager un sevrage très progressif du médicament.

©Prescrire 1er février 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (292) : 115.