Revue Prescrire, article en une, Très peu de contre-indications à l'allaitement maternel, juillet 2008
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Très peu de contre-indications
à l'allaitement maternel
   
Le lait maternel est un liquide biologique, susceptible de véhiculer des agents infectieux.
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Rev Prescrire 2008 ; 28 (297) : 510-520.
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L'allaitement maternel est préférable, sauf rares exceptionsl
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Moins d'infection avec
le lait maternel qu'avec le lait artificiel

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L'allaitement maternel a un effet protecteur vis-à-vis des infections les plus courantes de l'enfant : diarrhées, infections respiratoires. Mais le lait maternel est un liquide biologique, susceptible de véhiculer des agents infectieux. Comporte-t-il des risques pour les enfants ?

Le HIV est transmissible par le lait maternel. L'importance de la transmission apparaît augmenter avec la durée de l'allaitement, ainsi qu'en cas de lésion cutanée du sein ou de lésions dans la bouche de l'enfant. Quand les conditions sociales assurent une hygiène satisfaisante et un accès durable au lait artificiel, mieux vaut que les femmes séropositives pour le HIV alimentent leur enfant au lait artificiel. Sinon, l'alimentation au lait artificiel met en danger les enfants, plus que ne le fait l'infection par le HIV.

Les infections à virus HTLV-1 (human T-cell lymphotropic virus) sont rares, sauf dans certaines parties d'Amérique du Sud, des Caraïbes, en Afrique, et au Japon. Elles sont liées à la survenue de leucémies au bout d'une cinquantaine d'années, chez une minorité des personnes infectées. Ce virus est transmissible par le lait maternel. Comme pour le HIV, l'alimentation par le lait artificiel est préférable, seulement si elle ne met pas la vie des enfants en danger.

L'allaitement maternel contribue à la transmission du cytomégalovirus (CMV), mais les conséquences de cette infection paraissent minimes.

Certaines infections de la mère, générales ou localisées au sein, conduisent à limiter temporairement les contacts mère-enfant, mais n'empêchent pas de continuer de nourrir l'enfant, avec le lait maternel obtenu au moyen d'un tire-lait.

Les contaminations microbiennes du lait sont rares, mais à prendre en compte lorsque du lait maternel est conservé pour une alimentation différée. Les engorgements, mastites ou abcès du sein n'empêchent pas la poursuite de l'allaitement.

L'allaitement aggrave l'état des enfants atteints de galactosémie congénitale, une maladie métabolique très rare. Mieux vaut le limiter chez les enfants atteints de phénylcétonurie. Il ne pose pas de problème connu pour les autres maladies digestives et métaboliques des nourrissons.

Les médicaments pris par la mère passent en quantité souvent mal connue dans le lait maternel. Le risque toxique pour l'enfant est à analyser au cas par cas. Cette analyse doit tenir compte, de la connaissance des effets de ce médicament chez les enfants, de sa balance bénéfices-risques pour la mère et des conséquences pour l'enfant d'un arrêt éventuel de l'allaitement maternel. Une solution est de se passer de médicament, tout simplement.

©Prescrire 1er juillet 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (297) : 510-520
(98 références).