Un cadre strict pour limiter un risque majeur de malformations
ftales. Médecins et pharmaciens ont un rôle majeur à
jouer, ensemble, dans cette protection, non seulement en se conformant aux RCP,
mais en donnant des explications adaptées aux patientes. |
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Pour en savoir
plus |  |
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Isotrétinoïne orale : durée
de prescription limitée à 1 mois Rev Prescrire 2001 ;
21 (220) : 588-589. Réservé aux abonnés Cliquez ici
Malformations
liées aux rétinoïdes par voie orale Rev Prescrire
2005 ; 25 (258) : 107. Réservé aux abonnés Cliquez ici
IsotrétInoïne
orale : prescription et dispensation en 2006 Rev Prescrire 2006 ; 26
(272) : 334. Réservé aux abonnés Cliquez ici |
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Depuis la publication de l'arrêté du 9 juillet 2001 qui
a restreint la durée de prescription de l'isotrétinoïne orale
(Roaccutane° ou autre) chez les femmes en âge de procréer, d'autres
mesures ont été prises pour encadrer l'usage de ce rétinoïde.
Le
résumé des caractéristiques (RCP) des spécialités
concernées a été modifié à plusieurs reprises,
notamment à la suite d'une harmonisation européenne. Un arbitrage
a été demandé par la France, en mai 2002, à propos
de l'effet tératogène de l'isotrétinoïne et des mesures
préventives à mentionner dans les RCP (2). La Commission d'AMM européenne
(CHMP), consultée dans ce type d'arbitrage, a proposé des modifications
des RCP, valables pour l'ensemble des États membres depuis une décision
de la Commission européenne du 17 octobre 2003. En 2006, le RCP des
spécialités à base d'isotrétinoïne destinées
à la voie orale comporte les contraintes qui suivent.
Lors
de la première prescription Le médecin doit évaluer
le niveau de compréhension de la patiente sur le risque tératogène
et la nécessité d'une contraception si elle est en âge de
procréer. Au moins une méthode de contraception (de préférence
deux, dont une mécanique) doit être employée depuis au moins
un mois par la patiente, qui doit signer un accord de soins et de contraception.
Un test de grossesse doit avoir été pratiqué environ 3 semaines
après son dernier rapport sexuel non protégé, et un autre
test doit être pratiqué lors de la prescription ou dans les 3 jours
qui précèdent. Le médecin doit inscrire la date de ce second
test sur l'ordonnance. La durée de prescription est limitée à
1 mois de traitement.
Lors de la dispensation Le
pharmacien vérifie ces différents points sur l'ordonnance. La dispensation
doit avoir lieu dans les 7 jours qui suivent la date de prescription.
Lors
des consultations de suivi Tous les 28 jours, le médecin doit
évaluer la nécessité d'un test de grossesse, en tenant compte
notamment de l'activité sexuelle de la patiente et du déroulement
des cycles menstruels. Il doit mentionner sur l'ordonnance, à l'intention
du pharmacien, la poursuite de la contraception, l'évaluation de la compréhension
par la patiente, et la date du test de grossesse.
À
la fin du traitement La contraception doit être poursuivie pendant
au moins un mois, et un test de grossesse doit être pratiqué cinq
semaines après l'arrêt du traitement. La mise en uvre de
ces mesures peut paraître lourde, et certains discutent de leur caractère
contraignant, les unes relevant d'un arrêté ministériel, les
autres d'une décision d'AMM. Mais il reste que les patientes exposées
au risque tératogène de l'isotrétinoïne, et des rétinoïdes
en général, doivent être protégées au maximum
: le nombre de grossesses exposées est encore élevé.
Médecins
et pharmaciens ont un rôle majeur à jouer, ensemble, dans cette protection,
non seulement en se conformant aux RCP, mais en donnant des explications adaptées
aux patientes. Ils peuvent aussi les aider en leur faisant connaître la
DCI de l'isotrétinoïne : en 2006, quatre noms commerciaux non informatifs
coexistent en France pour l'isotrétinoïne orale (Contracné°
Gé, Curacné°, Procuta° et Roaccutane°) et d'autres sont
vendus en Europe. De quoi induire bien des confusions.
Rev
Prescrire 2006 ; 26 (272) : 334. |