L'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a mené une campagne de dépistage du saturnisme infantile de mars 2017 à décembre 2019 auprès de Voyageurs (alias "gens du voyage") vivant en Charente. Les résultats montrent une proportion élevée d'enfants atteints de saturnisme et des niveaux de plombémie au moins 2,5 à 3,5 fois supérieurs à ceux des enfants en population générale, souvent au-dessus voire très au-dessus des seuils de vigilance et de déclaration obligatoire.
Les facteurs de risque de plombémie élevée ont été notamment : être un garçon ; vivre sur une aire d'accueil ou un stationnement toléré (et non en logement individuel notamment) ; faire partie d'une famille vivant en groupe ; être en contact avec un adulte pratiquant certaines activités à risque, ou y participer. Les activités à risque les plus citées étaient le stockage de métaux, le brûlage de matériaux pour en séparer les métaux, le découpage et la manipulation de ferraille, le démontage de voitures.
Des enquêtes environnementales de l'ARS dans 8 sites ont mis au jour la proximité des activités de ferraillage ou de brûlage avec les lieux de vie des enfants atteints de saturnisme.
Parmi les 750 familles possiblement concernées par cette étude, seules 48 ont accepté de participer au dépistage et 20 ont décrit leurs activités. La peur d'une stigmatisation ou des conséquences des déclarations a pu peser, les activités de ferraillage se pratiquant souvent en marge de la réglementation. Les revenus qu'elles génèrent peuvent pourtant être cruciaux pour ces familles.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er octobre 2023
• Texte complet :
"Niveaux élevés de plombémie chez des "enfants du voyage"" Rev Prescrire 2023 ; 43 (480) : 791. Réservé aux abonnés.