Des médicaments se retrouvent dans l'environnement quand ils ne sont pas suffisamment éliminés dans les stations d'épuration après leur excrétion urinaire. Le diclofénac (Voltarène° et autres), un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), a été détecté dans 29 % des plus de 30 000 échantillons d'eaux de surface prélevés en France entre 2007 et 2018. Le diclofénac a été détecté dans différentes espèces végétales et animales, dans les eaux douces et côtières de nombreux pays.
Dans le sous-continent indien, où des carcasses de bovins sont laissées aux vautours, une espèce de vautours a presque disparu dans les années 2000, avant que la mise en cause du diclofénac ne conduise à son interdiction chez l'animal en 2006. Le diclofénac est interdit en médecine vétérinaire dans de nombreux pays européens dont la France. Il est autorisé en Espagne depuis 2013 et a entraîné la mort d'un vautour dans les Pyrénées en 2021.
Selon l'Agence nationale française de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), les données disponibles ne sont pas suffisantes pour retenir un risque pour la santé humaine en France aux doses retrouvées dans les eaux destinées à la consommation humaine.
Le diclofénac expose à plus d'effets indésirables que d'autres AINS, sans plus d'efficacité, ce qui justifie de l'écarter des soins. Des AINS tels que l'ibuprofène et le naproxène n'exposent pas aux mêmes dégâts, que ce soit pour l'homme ou l'environnement. C'est le cas aussi du paracétamol.
La préservation de l'environnement est une raison supplémentaire de ne pas utiliser le diclofénac.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er juin 2023
• Texte complet :
"Diclofénac : nocif aussi pour l'environnement" Rev Prescrire 2023 ; 43 (476) : 459. Accès libre.
