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Hémorragies liées à l'accouchement : des médicaments parfois en cause

Près de l'accouchement, la prise de médicaments, dont les antidépresseurs sérotoninergiques (IRS et IRSN), est à réévaluer et parfois à adapter car certains peuvent causer ou aggraver une hémorragie parfois mortelle.

Les hémorragies du post-partum (après l'accouchement) surviennent le plus souvent au cours de l'expulsion du placenta et des membranes. Cette urgence obstétricale, cause de mortalité maternelle, se manifeste par un saignement utérin important. Les hémorragies du post-partum sont souvent causées par un défaut du tonus musculaire de l'utérus, la présence de débris placentaires, des traumatismes de l'appareil génital ou des troubles de la coagulation.

Un médicament est parfois en cause ou peut aggraver ce risque. Ce sont principalement les héparines et autres anticoagulants, en particulier lorsqu'ils sont réintroduits peu de temps après un accouchement par voie basse ou par césarienne. Certains antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS et IRSN) à fortes doses tels que la venlafaxine (Effexor° ou autre), l'escitalopram (Seroplex° ou autre), la fluoxétine (Prozac° ou autre), souvent utilisés pendant toute la durée de la grossesse pour une dépression ou pour une anxiété, exposent à environ deux fois plus d'hémorragies du post-partum. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) causent une diminution voire une disparition du tonus musculaire utérin, rendant inefficaces les contractions après l'accouchement et ont aussi un effet antiagrégant plaquettaire. Les tocolytiques, médicaments diminuant les contractions utérines, exposent à un risque accru d'hémorragies du post-partum par relâchement de l'utérus après l'accouchement. Le millepertuis, les antimigraineux prescrits pour des crises de migraine ou d'algie vasculaire de la face (triptans), des anti-infectieux, des antiépileptiques, exposent également à des hémorragies du post-partum.

Les hémorragies du post-partum sont une des causes de morts maternelles. Certaines paraissent évitables en réévaluant l'intérêt des traitements médicamenteux près de l'accouchement, et en les adaptant si besoin à la situation.

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er septembre 2021

• Textes complets :

"Hémorragies du post-partum d'origine médicamenteuse" Rev Prescrire 2021 ; 41 (455) : 669-673. Réservé aux abonnés.

"Antidépresseurs sérotoninergiques : des hémorragies du post-partum" Rev Prescrire 2021 ; 41 (455) :  670. Réservé aux abonnés.

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Voir aussi :

"Duloxétine : hémorragies
de la délivrance"
Rev Prescrire 2020 ;
40 (436) : 111.
Pdf, réservé aux abonnés

"Antidépresseurs IRS :
hémorragies de la délivrance"
Rev Prescrire 2014 ;
34 (366) : 274.
Pdf, réservé aux abonnés

"Mortalité maternelle en France :
plus élevée chez les femmes
de nationalité étrangère"
Rev Prescrire 2010 ;
30 ; (317) : 228.
Pdf, réservé aux abonnés


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