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Protectionnisme industriel et médicaments : trop d'effets pervers

Les firmes pharmaceutiques jouissent d'une forte protection industrielle qui leur permet de profiter de prix très élevés pendant très longtemps pour leurs médicaments.

En 2019, suite à une accumulation de mesures adoptées lors de divers règlements et directives, l'Union européenne est devenue le marché le plus protectionniste au monde dans le domaine pharmaceutique. La protection industrielle des médicaments repose sur trois mécanismes principaux : les brevets, les certificats complémentaires de protection et la "protection des données". Ces mécanismes empêchent toute concurrence et baisse des prix pendant une longue période. Les firmes sont donc en position de force pour exiger des prix exorbitants, en particulier en l'absence d'autre option thérapeutique satisfaisante ou quand le médicament est présenté comme particulièrement prometteur.

De plus, bénéficiant d'une rente de situation et de protections facilement accordées, les firmes ne sont pas assez incitées à investir dans une recherche et développement difficile et ambitieuse, potentiellement plus risquée. Les priorités de recherche restent fixées selon une logique de marché conduisant à la multiplication de médicaments très semblables à ceux qui existent déjà, pour prendre des parts de leur marché.

Depuis le début des années 2000, les avantages consentis et les prix exorbitants accordés en particulier aux firmes commercialisant des médicaments dits orphelins, c'est-à-dire indiqués dans le traitement d'une maladie rare, font évoluer le modèle d'affaires des firmes. Les ressources en recherche et développement sont concentrées autour de quelques "niches" rentables, comme certains cancers par exemple, dans une logique de spéculation financière. Dommage que les responsables politiques ne semblent pas prendre en compte cette réalité et cèdent aux appétits illimités des marchés financiers, au détriment des comptes sociaux et des dépenses de santé personnelles de nombreux malades dans le monde.

©Prescrire 1er juin 2019

"Protectionnisme industriel et médicaments : trop d'effets pervers" Rev Prescrire 2019 ; 39 (428) : 463-466. (pdf, réservé aux abonnés)

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