Le jeûne intermittent et les régimes apparentés sont parfois présentés comme ayant des effets favorables sur l'évolution de certaines maladies, dont des cancers.
Le Réseau national alimentation cancer recherche, qui regroupe des chercheurs de différents organismes de recherche, centres hospitaliers universitaires et centres de lutte contre le cancer, a publié une synthèse de l'évaluation disponible. La plupart des études qui ont analysé l'effet du jeûne et de la restriction calorique ont été réalisées chez l'Animal, ce qui entrave l'extrapolation de leurs résultats à l'espèce humaine.
Les études menées chez l'Homme pour évaluer l'effet du jeûne ou d'un régime restrictif sont d'effectif réduit ou de faible qualité méthodologique. Une étude épidémiologique chez environ 2 400 femmes atteintes d'un cancer du sein non métastasé a analysé l'effet d'une période de jeûne déclaré d'au moins 13 heures par nuit. Après un suivi d'environ 7 ans, le risque de récidive du cancer a semblé moins élevé dans le groupe des patientes déclarant rester sans manger plus de 13 heures par nuit que dans celui où la période était plus courte. Mais il n'est pas exclu que ce résultat soit biaisé.
Les autres études cliniques disponibles, toujours de faible qualité méthodologique et d'effectifs très faibles concernent principalement le régime cétogène (forte réduction des glucides au profit des lipides). Les résultats concernant les effets d'un tel régime sur l'évolution tumorale sont discordants.
En 2018, les données cliniques ne permettent pas de déconseiller des longues périodes quotidiennes sans manger. L'efficacité des jeûnes plus intenses ou du régime cétogène n'est pas démontrée, alors qu'ils exposent à des effets indésirables, notamment un risque de dénutrition.
©Prescrire 1er octobre 2018
"Régime et évolution d'un cancer" Rev Prescrire 2018 ; 38 (420) : 773. (pdf, réservé aux abonnés)
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